Le Pr Israël Nisand, gynécologue obstétricien au CHU de Strasbourg, a appelé les femmes utilisant la pilule de 3e génération à "ne pas changer de pilule", les risques étant "minimes" et les accidents "rares"
"Les accidents sont extrêmement rares, tant avec les deuxième génération qu'avec les troisième génération (de pilule contraceptive). Ces accidents ont toujours existé, ils sont en revanche plus fréquents lorsqu'il y a une grossesse", a affirmé le professeur sur Europe 1. Selon lui, "lorsqu'il y a des problèmes de coagulation, le plus dangereux, c'est la grossesse, ce n'est pas la contraception orale. Il faut donc rassurer les femmes", a-t-il préconisé.
"On est les seuls au monde à avoir cette espèce de panique sur la contraception. On a fait peur aux Françaises, probablement parce qu'il y a eu une plainte et qu'il y en aura d'autres. Mais il y a toujours eu des accidents thrombo-emboliques bien avant qu'on invente la contraception orale", a-t-il argué. "Il n'y a pas de contraception parfaite : dès qu'on prend un médicament efficace, celui-ci comporte des risques, mais ces risques sont effectivement minimes", a-t-il également affirmé.
"Ne changez pas (de pilule), vérifiez auprès de votre médecin sans urgence le type de contraception que vous avez. Vérifiez avec lui que c'est la meilleure solution et ne vous précipitez surtout pas dans l'abandon de votre contraception, il n'y a pas de risque majeur", a-t-il insisté. "Le risque majeur, c'est d'avoir une effervescence d'IVG. On a eu cela en Angleterre en 1995 : il y a eu 15% d'IVG en plus dans l'année et pas moins d'accidents", a dit le Pr Nisand. Plusieurs médecins ont déjà mis en garde contre les risques de "panique à la pilule" face aux avertissements des autorités sanitaires concernant certains contraceptifs oraux, disant notamment redouter une "vague d'IVG".