Un groupe de Roumains s'est vu refuser un hébergement d'urgence par le Samu social le soir du jeudi 17 janvier 2013. Le 115 de Metz est soupçonné de donner la priorité aux Français et aux demandeurs d'asile. L'affaire a été révélée vendredi 18 janvier au matin par nos confrères de RTL Radio.
Contactée par l'agence de presse Reuters, la Préfecture de la Moselle a confirmé que le Samu social de Metz attribuait effectivement en priorité les places disponibles dans les centres d'accueil d'urgence, aux Français et aux demandeurs d'asile.
L'association "Le Relais" qui gère le 115 n'a pas souhaité réagir sur le fond et dénonce un piège téléphonique. Le groupe de roms concerné loge dans un camp de fortune depuis plusieurs mois à Metz au milieu d'un bois. Selon la Préfecture de la Moselle, la plupart d'entre eux ont été relogés ou reconduits à la frontières, et il ne resterait que quatre personnes à la rue, refusant d'ailleurs d'être pris en charge. Un chiffre contesté par le collectif mosellan de lutte contre la misère, qui a pris à bout de bras la situation des roms qui se sont installés dans le quartier de Metz Sablon. "Où on s'est trompé, où il y a eu manipulation" répond-on à la Préfecture.
De son côté, la ville de Metz a publié vendredi 18 janvier le communiqué suivant :
Elle affirme que le jeudi 17 janvier 2013, "la question de l’hébergement des Roms et des demandeurs d’asile était solutionnée. Comme en témoignent les réunions de veille sociale et le point fait par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) auprès du Maire le 17 janvier, plus une seule personne en situation de demande d'hébergement n’était recensée.
Par ailleurs, une équipe mobile de la Police Nationale confirme que le camp, rue Charles le Payen, était vide le mercredi 16 janvier. Il apparaît qu'entre le jeudi 17 janvier soir et le vendredi 18 janvier, une vingtaine de Roms ont réinvesti ce camp. Ces personnes auraient appelé le 115 en relation avec le Collectif Mosellan de Lutte contre la Misère et le Comité d’Accueil et de Soutien des Familles Roms.
Rappelons que les 450 demandeurs d’asile ayant occupé des campements à Bellecroix ont été tous relogés au terme d’une collaboration exemplaire entre les services de l’Etat et la Ville. Les personnes présentes sur les autres campements de Roms ont soit été relogées soit se sont déplacées fin décembre.
Pour la Ville de Metz, il n'y a donc pas à l'heure actuelle de problème d'hébergement d'urgence la concernant directement.
Samedi 19 janvier, le collectif mosellan de lutte contre la misère précise "qu'un nouveau fait est survenu vendredi 18 janvier". Il rappelle qu'il suit le dossier de 69 personnes dont 24 enfants. Dans ce groupe de familles rom, "28 personnes dont 13 enfants ont fait l'objet d'une régularisation".
Mais entre ceux qui n'ont pas été reconnus et les nouveaux venus, "23 personnes dont un enfant mineur se trouvent encore dans le bidonville du quartier Sablon", sur le bord de la voie ferrée, proche de la piscine Lothaire.
Le collectif a demandé un nouveau rendez vous avec le préfet "pour évaluer la situation qui perdure depuis des mois".