Quatre ans pour fermer la centrale de Fessenheim et ainsi respecter l'engagement du gouvernement d'une mise à l'arrêt avant fin 2016, est un "délai tenable", a assuré vendredi la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Delphine Batho.
La fermeture de la doyenne des centrales françaises se concrétisera par "une disposition législative" dans la loi de programmation pour la transition énergétique attendue courant 2013, a-t-elle déclaré. Quatre ans, "c'est un délai tenable", a-t-elle assuré, alors que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a pour sa part estimé le 15 janvier que la mise à l'arrêt de l'installation nécessiterait "environ 5 ans" en raison de la lourdeur des procédures. Une association trinationale de protection nucléaire (ATPN), un collectif de communes et d'associations françaises, suisses et allemandes, a pointé pour sa part une "incohérence" du gouvernement sur la fermeture de la centrale alsacienne.
Cette association demande depuis plusieurs années devant les tribunaux une fermeture de l'installation. Déboutée en première instance le 9 mars 2011, elle a fait appel de cette décision devant la cour administrative d'appel de Nancy. L'ATPN "ne comprend pas" que le ministère de l'Ecologie, dans un document juridique transmis au tribunal que l'AFP a pu consulter, ne mentionne pas la décision gouvernementale de stopper la centrale d'ici fin 2016 et écarte l'existence de "risques graves menaçant la sûreté de la centrale".
"Le mémoire d'octobre est en réponse à des associations qui demandent une mise à l'arrêt de Fessenheim pour des raisons de sûreté (...) mais il n'y a que l'ASN qui peut se prononcer sur cette question-là", a fait valoir la ministre de l'Ecologie. "Les choses sont cohérentes par rapport à l'organisation française de la sûreté en matière nucléaire", a-t-elle ajouté, estimant que ce mémoire de défense ne remettait pas en question la décision gouvernementale.