Un récent décret a élargi le dispositif de réparation destiné aux Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, réparant ainsi une "injustice", s'est félicité mardi le sénateur et maire PS de Strasbourg Roland Ries.
Le texte, publié le 31 janvier au Journal Officiel, concerne ceux qui parmi ces "Malgré-nous" avaient été faits prisonniers par l'armée soviétique sur le front
de l'Est. Jusqu'à présent, seuls ceux qui avaient été internés sur le territoire soviétique pouvaient bénéficier du dispositif d'indemnisation spécifique prévu pour les invalidités liées à leur détention. Ce régime spécial excluait de fait ceux qui avaient été internés plus à l'ouest. Le décret étend son bénéfice aux incorporés de force internés "dans l'ensemble des camps de prisonniers qui étaient sous contrôle de l'armée soviétique".
"Les soldats alsaciens et mosellans enrôlés de force et victimes d'internement dans les camps soviétiques sont maintenant placés sur le même pied d'égalité et ce quel que soit leur lieu de détention", a souligné Roland Ries, se félicitant dans un communiqué "que le Gouvernement ait décidé de corriger cette injustice". Quelque 130.000 Alsaciens et Mosellans ont été incorporés de force dans les unités militaires allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale et la majorité de ces "Malgré-nous" avaient été envoyés sur le front de l'Est contre l'Armée rouge. Les autorités allemandes avaient instauré cet enrôlement forcé en août 1942.