Fusion des collectivités d'Alsace : la majorité alsacienne UMP a lancé sa campagne pour le "Oui"

Les partisans d'une fusion des trois collectivités territoriales alsaciennes ont lancé vendredi la campagne du "Oui" à ce référendum "historique" prévu le 7 avril, espérant faire des émules à l'échelle nationale. 


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Fusionner les deux conseils généraux et le conseil régional d'Alsace, plus petite région de France en superficie, est selon le président du Conseil régional Philippe Richert "un défi qui marquera l'histoire institutionnelle de l'Alsace et aussi
du pays". "Les gens sont enthousiasmés par cela dans d'autres régions", affirme-t-il en citant notamment la Bretagne et la Normandie. Avec ses collègues présidents des conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin (UMP comme lui), il a dévoilé vendredi le slogan : "Le 7 avril, Alsace, je te dis Oui".



M. Richert, ancien ministre des collectivités territoriales, se dit "raisonnablement optimiste" quant au résultat de cette consultation, visant officiellement simplification, efficacité, économie et renforcement de l'Alsace. Mais il s'inquiète aussi de la place excessive à ses yeux accordée aujourd'hui par les médias locaux aux partisans du non. Une vingtaine d'élus alsaciens, pour la plupart issus de la droite "souverainiste", viennent ainsi de publier un brûlot intitulé "J'aime l'Alsace, je vote non". "Sous le faux prétexte de vouloir rationaliser, réaliser des économies, clarifier, restructurer, certains élus cherchent à construire une usine à gaz d'une telle complexité que tout Alsacien y perdra ses repères", selon eux.

Le débat est aussi influencé par l'approche des élections municipales, dans un an. A Strasbourg, îlot de gauche dans une Alsace très majoritairement de droite, une adjointe au maire et conseillère régionale PS, Pernelle Richardot, a pris la tête du mouvement "noniste". Le sénateur-maire PS de la capitale alsacienne, Roland Ries, qualifie lui aussi d'"usine à gaz" ce projet de Collectivité territoriale d'Alsace, et a annoncé qu'il voterait contre. Mme Richardot assure avoir été favorable à ce projet au début, en 2011. Mais ensuite Philippe Richert s'est "enfermé en donnant des gages aux uns et aux autres", et le Conseil unique est devenu en fait un "conseil multiple, un mille-feuille qui complexifie encore le cadre institutionnel", d'après elle. Selon elle il n'y avait "pas urgence" d'agir de la sorte en Alsace, et on aurait pu attendre la prochaine réforme de la décentralisation. D'autres socialistes ont cependant décidé de voter oui, ou de s'abstenir.

Pour compliquer encore la donne, le président François Hollande, en visite dans la capitale alsacienne début février, a annoncé que l'agglomération strasbourgeoise serait dotée prochainement d'un statut d'"Eurométropole", encore flou mais censé lui donner des pouvoirs étendus. Malgré ces réticences diverses, les observateurs s'accordent à penser que le "oui" à la fusion devrait recueillir une large majorité des suffrages exprimés. "Attention à ne pas démobiliser", prévient toutefois M. Richert. La difficulté principale va être de motiver suffisamment d'électeurs à se rendre aux urnes car la loi impose qu'elle soit approuvée dans chacun des deux départements concernés par au moins un quart des électeurs inscrits. Certains craignent que le plus petit des deux, le Haut-Rhin, soit moins enclin à "fusionner" avec son puissant voisin du nord, le Bas-Rhin et Strasbourg, et que l'abstention y soit forte. 

Philippe Richert souligne que si par malheur "le référendum ne devait pas aboutir, c'en serait fini pour des décennies, car il n'y aura pas de deuxième tour"... Si son projet est couronné de succès, il se fait fort ensuite d'obtenir le vote par le Parlement d'une loi qui traduira bien ses ambitions, pour une application après les prochaines élections territoriales de 2015. "Paris nous laisse plutôt faire. A nous d'y aller", conclut-il.

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