A peine lancé, déjà contesté. Le Conseil national pour la sécurité routière, présidé par Armand Jung, a fait sa première véritable conférence de presse, à Paris la semaine dernière concernant les éthylotests à bord des véhicules et la signalisation des radars fixes.
La Ligue contre la violence routière refuse aujourd'hui d'être associée aux recommandations du député alsacien. Elle évoque un "manque de rigueur, de l'amateurisme..." La guerre est ouverte.
Manuel Valls a indiqué vendredi dans le Parisien qu'il rétablirait les panneaux avertisseurs de radars fixes, mais n'imposerait pas l'éthylotest dans les véhicules, conformément aux recommandations du Conseil national de la sécurité routière (CNSR).
"Le Conseil national de la sécurité routière propose le retour des panneaux qui indiquent la présence de radars automatiques. J'approuve cette proposition qui est sage", a déclaré le ministre de l'Intérieur, ajoutant que cette mesure serait mise en oeuvre "progressivement sur deux ou trois ans". Manuel Valls indique également que, pour lui, "il n'y a pas d'éthylotest obligatoire et encore moins de sanctions". L'alcool est "responsable de 31% des morts sur la route", rappelle-t-il. "Mais personne ne peut croire qu'on peut faire reculer ce chiffre en verbalisant les conducteurs d'une amende de 11 euros pour non-possession d'un éthylotest d'autoévaluation".
Le CNSR, qui réunit des professionnels de la sécurité routière, a recommandé mercredi la détention d'un éthylotest dans les véhicules, y compris pour les conducteurs de cyclomoteurs, mais sans que la mesure ne s'accompagne de sanction. Il a également recommandé que les nouveaux radars fixes de vitesse soient systématiquement annoncés par un panneau avertisseur. Dans son entretien, le ministre de l'Intérieur, qui a fixé l'objectif de passer sous la barre des 2.000 morts d'ici 2020, dit également qu'il s'opposera à la proposition de loi d'un député UMP qui demande un peu plus de mansuétude pour les petits excès de vitesse hors agglomération et sur autoroute. "Ce serait un signal de relâchement", estime Manuel Valls.