Zeki Karahancer, un Turc de 44 ans, gérant de la société Alsace Œufs, dont l’entrepôt était situé à Kingersheim, avait été condamné en première instance à 9 mois de prison par le tribunal correctionnel de Strasbourg en 2012.
La cour d’appel a par ailleurs confirmé l’amende de 3 000 euros infligée en première instance.
Le prévenu, reconnu coupable « d’acte d’abandon d’animaux », n’avait pas pu nourrir les quelque 200 000 volatiles de son élevage en novembre 2010 faute de livraisons d’aliments, en raison d’un litige financier avec son fournisseur.
La situation avait suscité la colère des riverains, confrontés à une invasion de mouches, et l’émoi des associations de défense des animaux. Six de ces associations s’étaient d’ailleurs portées parties civiles dans ce procès.
Alors que la mortalité normale dans ce type d’élevage en batteries est de 100 à 150 poules par semaine, il atteignait à Kingersheim, au moment où l’ampleur du problème a été révélée, quelque 6 000 cadavres par jour, avait relevé le tribunal lors de l’audience tenue le 7 février. Les survivantes picoraient les carcasses de leurs congénères pour calmer leur faim.
Le prévenu avait expliqué à la barre qu’il avait « essayé » d’améliorer les conditions d’élevage. Son défenseur, Me Dominique Riegel, avait plaidé la relaxe, arguant que l’installation était « sous le contrôle total des services de l’État et des services vétérinaires ».
Le dossier s’était soldé par l’intervention des services de la préfecture, qui avaient fait évacuer 35 000 cadavres, tandis que 135 000 poules vivantes avaient été amenées à l’abattoir. AFP