Assises du Bas-Rhin : Laurent Roeckel condamné à 12 ans de réclusion criminelle

Le verdict a été rendu mardi après-midi. La cour d'assises du Bas-Rhin est allée au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé 10 ans à l'encontre de Laurent Roeckel.

Laurent Roeckel a été reconnu coupable de "détérioration par incendie dans trois maisons en raison de l'appartenance vraie ou supposée des propriétaires à une ethnie".  A l'énoncé du verdict, le jeune homme, a donné un violent coup de pied dans le box, qu'il a endommagé. Il a 10 jours pour faire appel.

Le verdict



La deuxième journée du procès



Première journée du procès



Un homme de 28 ans, qui se revendique de l'extrême droite "identitaire", a été condamné mardi à Strasbourg à 12 ans de réclusion pour avoir mis le feu en pleine nuit, fin 2010, à trois logements de familles turques pour leur "faire peur". La cour d'assises du Bas-Rhin est allée au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé 10 ans à l'encontre de Laurent Roeckel. Le maximum encouru était de 20 ans, pour ces faits commis à Vendenheim. A l'énoncé du verdict, le jeune homme, condamné pour "détérioration par incendie à caractère raciste", a donné un violent coup de pied dans le box, qu'il a endommagé.

Evoquant des "faits graves", l'avocat général Gueorgui Varbanov a souligné que l'accusé avait placé des poubelles en feu devant les portes des maisons visées "pour bloquer la sortie". Lundi, au premier jour de son procès, Laurent Roeckel avait raconté que son but n'était pas de "détruire des maisons" mais de "faire peur", de faire "passer un message" aux étrangers, "pour qu'ils partent de la région". Les familles concernées avaient été réveillées au milieu de la nuit par l'incendie et avaient dû évacuer leur logement en urgence. Personne n'avait été blessé. Dans l'un des cas, des croix gammées avaient été tracées sur un muret. "Comme dans les années 1930, l'étranger devient le bouc émissaire, à qui on attribue la responsabilité de tous les maux de la société", a déclaré Me Christine Mengus au nom du Mrap, partie civile.

Choisies dans l'annuaire en fonction de la consonance de leur nom, les personnes visées par l'accusé "auraient pu mourir dans leur lit, asphyxiées ou brûlées vives", a-t-elle souligné, appelant les jurés à "ne pas banaliser le racisme". Pour la défense, Me Cédric Belmont a évoqué un accusé "solitaire, isolé". "On n'est pas dans l'idéologie : on est devant quelqu'un qui suit bêtement des slogans" et qui "ne comprend pas les concepts des partis politiques", a-t-il dit. Le procès a permis d'esquisser le portrait d'un jeune homme solitaire, sorti de l'école sans diplômes et qui n'a jamais eu de travail "sauf le vol". Aux enquêteurs, il a déclaré aimer le "rock identitaire français", se reconnaître dans le parti régionaliste d'extrême droite "Alsace d'abord", et a clairement reconnu le caractère xénophobe de ses actes. 

Affichant quasiment en permanence une attitude oscillant entre désinvolture et insolence, il a détaillé comment, à l'époque des faits, il constituait des statistiques sur la présence des étrangers en Alsace, à partir de l'annuaire. Laurent Roeckel avait également été mis en examen pour une autre série d'incendies, commis quelques mois après les premiers dans une commune proche. Mais l'instruction n'avait pas retenu de charges suffisantes pour l'incriminer dans cet autre dossier, pour lequel il avait bénéficié d'un non-lieu. A l'audience, les gendarmes chargés de l'enquête ont toutefois relevé que "après son interpellation, il n'y a plus eu d'incendies criminels de ce type autour de Strasbourg".
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