L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a lancé mardi des inspections renforcées dans les centrales nucléaires de Fessenheim (Haut-Rhin)
et Cattenom (Moselle), estimant qu'elles avaient des progrès à faire en matière de radioprotection des travailleurs
Les deux centrales "font l'objet d'inspections renforcées du 4 au 6 juin", car "elles ont toujours des efforts à faire en matière de radioprotection" des ouvriers intervenant sur le site, a indiqué Florien Kraft, chef de la division de Strasbourg
de l'ASN lors d'un point de presse.
"Défaut de balisage"
L'ASN a notamment épinglé à Fessenheim "des défauts de balisage indiquant un risque radiologique", du "personnel intervenant dans une
zone sans autorisation", ou des "sorties de zones sans contrôle préalable". L'ASN y a également relevé "des écarts ponctuels dans la surveillance des prestataires", à l'instar d'un sous-traitant chargé de faire des relevés de radioactivité, alors qu'il n'y avait "pas de procédure de contrôle" de son travail, selon M. Kraft.
Globalement toutefois, Fessenheim, plus vieille centrale de France que le gouvernement s'est engagé à fermer d'ici fin 2016, "se distingue positivement en matière de sûreté nucléaire" par rapport à la moyenne, a tempéré M. Kraft. L'ASN se réjouit notamment d'une "réactivité importante" de la centrale à ses commentaires, et de nombreuses opérations de "maintenance préventive".
Si le bilan est aussi "globalement satisfaisant" à Cattenom, EDF doit y faire preuve de "plus de rigueur sur les opérations de maintenance", a jugé M. Kraft.
L'analyse des incidents survenus en 2012 à Cattenom "montre que beaucoup sont dus à une rigueur insuffisante dans la préparation ou la coordination d'une intervention", remarque l'ASN dans son rapport.
Des remarques indépendantes de la fermeture
Les remarques de l'ASN sont totalement indépendantes de la décision politique de fermer Fessenheim, a encore souligné M. Kraft. Celle-ci doit être prochainement inscrite dans le projet de loi sur la transition énergétique, a récemment confirmé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Des incertitudes, notamment juridiques, ont récemment émergé sur la possibilité de fermer la centrale alsacienne avant la fin du mandat de François Hollande, alors
que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné --sous réserves qu'EDF réalise d'importants travaux de renforcements-- son feu vert à une exploitation de dix ans supplémentaires.