Deux lots d'un diurétique (Furosémide Teva 40 mg) du laboratoire Teva font l'objet d'une mesure de rappel à la suite d'une erreur de conditionnement, certains comprimés ayant pu être remplacés par ceux d'un somnifère produit par le même laboratoire.
Suite d'un problème de conditionnement de boites de Furosémide Teva 40 mg, médicament diurétique, certains comprimés ont pu être remplacés par des comprimés d'un somnifère (Zopiclone également appelé Imovane).
Teva vient de lancer une procédure de rappel après la découverte de comprimés d'un autre médicament (somnifère) dans une boîte, a précisé de son côté le laboratoire.
L'alerte a été donnée par un pharmacien dont une patiente avait constaté des effets de somnolence inhabituels. L'enquête ouverte par le laboratoire a permis d'identifier que deux lots de médicaments seraient susceptibles d'être concernés, d'où la décision de les rappeler.
Il s'agit des lots Y175 (date d'expiration : 08/2015) et Y176 (date d'expiration : 08/2015), 95.000 boites par lots, a précisé l'Agence du médicament (ANSM). La vente de ces lots a été bloquée dès vendredi soir.
Les patients traités par du Furosémide Teva 40 mg (spécialité générique du Lasilix) portant ces numéros de lots sont invités à rapporter leurs boîtes dès le samedi 8 juin à leur pharmacien qui leur remettra une nouvelle boîte de traitement, a indiqué l'agence.
Pour toute information, un numéro vert a été mis à disposition des personnes qui prennent ce diurétique : 0800.51.34.11
Une première victime
Une enquête a été ouverte à Marseille par le parquet à la suite du décès, samedi soir, d'un nonagénaire qui prenait depuis une dizaine de jours le diurétique Furosémide, un médicament générique du laboratoire Teva, dont une boîte entamée provenant d'un lot mal conditionné et pouvant contenir un somnifère a été retrouvée à son domicile.
Ouverte par le pôle santé publique du parquet pour "recherche des causes de la mort", cette enquête "classique" doit permettre "d'élargir les investigations" après le décès de ce retraité de 91 ans, retrouvé mort à son domicile, a expliqué le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest.
L'homme, né en septembre 1921, est mort dans sa maison du quartier du Roucas Blanc, dans le VIIe arrondissement, des suites "de ce qui semble être un oedème pulmonaire, selon les premières constatations des marins-pompiers", a précisé le procureur. Un diurétique, le Furosémide Teva 40 mg (spécialité générique du Lasilix), lui avait été prescrit il y a une dizaine de jours et une infirmière assurait le suivi médical à son domicile, a précisé le procureur.
"Une autopsie sera pratiquée dès cet après-midi (dimanche, ndlr), compte tenu du caractère sensible du dossier", et des "examens toxicologiques" ont été prévus, "afin de déterminer les liens de causalité entre le décès et la prise des médicaments, un lien qui pour l'instant n'est pas établi", a ajouté M. Dallest, qui tient à rester très prudent dans ce dossier.
Enquête dans l'usine lundi
Il s'agit de savoir avec certitude si le nonagénaire a pris en dernier lieu le diurétique issu du mauvais lot, alors que des boîtes conformes ont également été retrouvées chez lui. Les diurétiques sont prescrits dans des cas d'hypertension artérielle et d'oedèmes d'origine cardiaque, rénale ou hépatique, l'arrêt brutal du traitement présentant des risques avérés. L'infirmière du nonagénaire, ainsi que son pharmacien, doivent être entendus, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé dimanche qu'une enquête allait être menée dès lundi dans l'usine de conditionnement de Teva, située à Sens (Yonne), assurant que la "chaîne d'alerte mise en place (avait) bien fonctionné". "Tous les lots concernés ont été retirés du marché dès vendredi après-midi", a ajouté la ministre, après l'alerte donnée par un pharmacien, surpris de constater "des effets de somnolence inhabituels" chez l'une de ses clientes.
"Le somnifère incriminé n'est en soi pas mortel, mais vu le grand âge de la victime, toute faiblesse médicale peut s'avérer grave", a souligné dimanche le procureur de Marseille. M. Dallest a ajouté qu'il communiquerait sur cette affaire à l'issue des résultats de l'autopsie. L'enquête a été confiée à la Sûreté départementale des Bouches-du-Rhône.