La SNCF va contrôler les voies de la région Champagne-Ardenne

Au lendemain du déraillement du train Paris-Limoges à la gare de Bretigny-sur-Orge (Essonne), la SNCF lance une opération de contrôle dans la région.

L’état des infrastructures ferroviaires était pointé du doigt et selon les premiers éléments, une pièce de métal défaillante dans l’aiguillage serait à l’origine du déraillement du train Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge. La défaillance d’une éclisse, pièce de métal d’aiguillage, serait à l’origine du déraillement du train Intercités Paris-Limoges qui a causé la mort d’au moins 6 personnes en gare de Brétigny-sur-Orge, vendredi. « Cette éclisse », sorte d’agrafe qui relie deux rails, « s’est désolidarisée et est venue se loger au centre de l’aiguillage empêchant le passage normal des roues du train et elle aurait provoqué le déraillement », a expliqué Pierre Izard, directeur infrastructure à la SNCF.

Une équipe pour chaque département va dès ce dimanche vérifier les eclisses (pièce d'aiguillage qui serait à l'origine du drame ferroviaire) de Bretigny-sur-Orge. La SNCF précise que la Champagne-Ardenne est l'une des régions les moins concernées par ce système puisque de nombreux kilomètres de rails ont déjà été remplacés par des rails soudés.

Les six personnes tuées vendredi dans l'accident ferroviaire de Brétigny dans l'Essonne sont quatre hommes et deux femmes, âgés de 19 à 82 ans.

Voir notre enquête que nous avions consacré à propos de l'état du réseau ferroviaire en Champagne-Ardenne



L'accident meurtrier de Brétigny, qui est peut-être dû à une pièce défectueuse sur un aiguillage, intervient alors que le secteur se mobilise en faveur d'une rénovation ferroviaire face à un réseau vétuste.

"La modernisation des trains et des voies est en marche (...), il y a un gigantesque programme de travaux sur les voies qui représente 1.000 km chaque année entièrement refaits", assurait en octobre dernier le président de la SNCF, Guillaume Pepy.
L'état inquiétant du réseau ferré français ne date pas d'hier. En 2005 déjà, dans un audit, l'Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL) tirait la sonnette d'alarme face à la dégradation continue des voies ferrées. Faute d'entretien, 60% des lignes devaient être inutilisables en 2025. Ce rapport marquait une véritable "prise de conscience" du système ferroviaire français quant à l'état de son réseau, a souligné Christophe Piednoël, directeur de la communication de Réseau ferré de France (RFF), l'organisme propriétaire et gestionnaire des voies. "Le réseau n'a pas été suffisament entretenu depuis 30 ans", a-t-il reconnu.

Des sous-investissements

Depuis, le sous-investissement chronique n'est plus à l'ordre du jour. Entre 2008 et 2015, RFF a consacré 13 milliards d'euros à l'entretien et à la modernisation du réseau, soit deux milliards par an, contre un milliard en 2007. Cette politique permet le renouvellement de 1.000 km de lignes par an sur les 30.000 que compte le réseau au total. "On n'a jamais autant investi pour le réseau depuis la guerre", a insisté M. Piednoël.

La mise sous perfusion du réseau porte ses fruits, mais le compte n'y est pas encore. Dans un nouveau rapport de septembre 2012, les polytechniciens de Lausanne constatent que le lifting, à coups de milliards, a permis de ralentir le vieillissement du réseau, sans parvenir à le stopper.

Tragique coïncidence, le drame vendredi à Brétigny-sur-Orge (Essonne) est survenu trois jours à peine après l'annonce par le gouvernement de ses projets d'investissements dans les transports, et notamment dans le domaine ferroviaire.

Abandonner le tout TGV

Matignon a suivi les conclusions du rapport de la commission Mobilité 21, qui préconise là encore de redonner la priorité au réseau existant et d'abandonner la politique du tout TGV. Si tous les acteurs du système ferroviaire s'accordent sur la dégradation du réseau, ils assurent de manière unanime qu'il n'y a pas de lien direct entre la vétusté des voies et d'éventuels problèmes de sécurité. "Le fait d'avoir un réseau vétuste nous force à prendre des mesures de sécurité supplémentaires", a-t-on expliqué à RFF. Sur les lignes mal en point, les procédures sont strictes: vitesse réduite ou fermeture en cas de travaux nécessaires.
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