Prise d'otage d'Ensisheim : le parcours complexe du détenu multi-récidiviste

D'après l'ancien avocat du détenu qui a retenu en otage pendant plus de 13 heures une surveillante de la centrale d'Ensisheim, Jérôme Caen, le preneur d'otage serait tombé dans "un engrenage" suite à sa première condamnation.

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Selon des sources proches du dossier concordantes, le preneur d'otage est Sadik Jdaidia, 39 ans, qui en serait ainsi à sa quatrième prise d'otage depuis 2011.

Escroquerie

Condamné par le passé à de multiples reprises pour vols et port d'armes prohibés, il a d'abord purgé une peine de deux ans de prison pour escroquerie à la Sécurité sociale dans le cadre d'un trafic de Subutex, un produit de substitution à l'héroïne. C'est lors de cette peine qu'il avait pris en otage durant onze heures en octobre 2011 un médecin de la prison de Montmédy, dans la Meuse. La prise d'otage s'était alors achevée sans effusion de sang, au bout de longues négociations avec le GIGN, compliquées par l'absence de revendication du détenu.

A son procès en novembre 2011, il avait expliqué avoir voulu se "faire buter par le GIGN" car il ne supportait pas ses conditions de détention. L'avocat strasbourgeois Jérôme Caen, qui l'avait défendu à l'époque, évoque "un homme cassé par le système pénitentiaire, qui n'a pas sa place en prison".





Sadik Jdaidia avait été condamné à trois ans de réclusion pour ces faits, mais avait récidivé peu après, en tentant, cette fois sans succès, de séquestrer une surveillante de la maison d'arrêt de Metz-Queuleu à l'aide d'un stylo pointé sur sa gorge.

Retour sur son parcours en vidéo : 



En juin 2012, il avait à nouveau brièvement retenu en otage un agent chargé de l'accompagnement médico-psychologique des détenus dans sa cellule de la prison de Château-Thierry (Aisne), avant d'être maîtrisé et hospitalisé d'office. Il n'a pas encore été jugé pour cette dernière prise d'otage, selon une source judiciaire. Les multiples récidives de Sadik Jdaidia rappellent celles de Francis Dorffer, auteur de quatre prises d'otage en prison pour réclamer un rapprochement familial, et condamné en juin aux assises de Paris à treize ans de réclusion.

Lors de la prise d'otage de ce mercredi 14 août, il aurait demandé à recevoir des soins. Son ancien avocat, Me Jérôme Caen, qui a défendu Sadik Djaidja lors son procès pour la prise d'otage de Montmédy, se souvient d'un détenu fragile, condamné au départ pour une escroquerie à la sécurité sociale. Pour lui, c'est cette première condamnation qui l'a plongé dans un engrenage.

Voici son témoignage : 

 


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