Un pilote avait bravé l’interdiction de voler du 2 août 2013 lors de l’événement Lorraine Mondial Air Ballons. Exclu de la manifestation, il a décidé de réagir dans un courrier envoyé à Jean-Pierre Masseret, président du conseil régional de Lorraine.
Vendredi 2 août 2013, une interdiction de vol est prononcée au Lorraine Mondial Air Ballons : d’après les météorologues de l’événement, les rafales de vent ne permettent pas de voler en sécurité.Pourtant, Geoffroy Delfosse, pilote et météorologue bénévole de l’organisation, décide de décoller en se plaçant en dehors de la base de Chambley :
Durant le vol effectué le 2 août au matin, j’ai respecté les consignes du Directeur des vols en ne décollant pas de la base de Chambley. Je suis rentré à mon gîte situé à Pannes, soit à plus de 10 km de la base, et, constatant que les conditions y permettaient l’ascension d’un ballon, j’ai proposé à mon équipe d’effectuer un vol hors manifestation. Ce vol se déroulait sous ma responsabilité, sous la couverture de mon assurance, avec mon ballon et avec mon propre gaz.
Exclu de la manifestation par son fondateur, Philippe Buron-Pilâtre, le pilote belge a réagit en écrivant une lettre au président du conseil régional de Lorraine, Jean-Pierre Masseret. Il y explique les conditions dans lesquelles il a décollé, mais aussi atterri :
J’ai atterri après une heure de vol, en douceur, le long d’un chemin agricole et sans endommager aucune culture. Je dispose, pour le prouver de photos, de vidéos ainsi que du témoignage de mes passagers et du propriétaire du champ de blé le long duquel je me suis posé.
Geoffroy Delfosse, spécialiste en données de vol et formateur à l’école des contrôleurs aériens de Belgocontrol dit n’avoir pris aucun risque en bravant l’interdiction donnée le matin même par l’organisation du Lorraine Mondial Air Ballons :
Durant le vol, il est vrai que je suis passé à proximité de la base, mais la Zone Réglementée Temporaire (ZRT) créée pour la manifestation n’était alors pas active et aucune infraction aux règlements aériens n’a donc été commise. Si ma vitesse de déplacement s’est accrue lors de ce passage, c’est parce que, conscient de l’inactivité de la ZRT, j’ai respecté la hauteur minimale de survol du circuit d’aérodrome, lequel pouvait être emprunté par des avions. Le vent étant presque toujours plus fort en altitude, il est normal que mon ballon ait accéléré.
De plus, il explique dans sa lettre à Jean-Pierre Masseret que cette ZRT n’aurait en réalité jamais été activée par l’agent d’information ni par le directeur des vols :
L’agent d’information, comme le Directeur des vols, pensaient effectivement que cette ZRT était permanente du 26 juillet au 4 août. Vous trouverez en annexe le NOTAM (note aux aviateurs) donnant la description officielle de cette zone. Comme vous pourrez le constater, il s’agit d’une zone activable qui, d’après les renseignements obtenus auprès des services de contrôle aérien, n’a jamais été activée puisque le Directeur des vols ignorait qu’il en était chargé.
Dans son courrier, le pilote remet également en question la manière dont est géré l’évènement et les bénévoles. D’après lui, la sécurité des vols y serait menacée : « Les lanceurs qui autorisent les ballons à décoller ne sont ni pilotes, ni informés de la législation aérienne, ni même pour la plupart majeurs », « Je n’ai jamais apporté la preuve à l’équipe organisatrice que j’étais effectivement météorologiste et je n’apparais sur aucun document officiel », « Lors de la préparation des briefings météo, nous ne disposions d’aucun outil professionnel et nous devions composer avec les informations accessibles à l’ensemble du grand public, ce qui ne nous permettait pas de donner un avis précis et souhaitable dans une manifestation de cette ampleur ».
Geoffroy Delfosse termine en expliquant que sa longue lettre n'a pas « pour objectif de le faire réhabiliter en vue des prochaines éditions de la manifestation, mais bien de faire connaître la vérité face à une fausse information diffusée par l’organisation du Lorraine Mondial Air Ballons et relayée par les médias.»