C'est l'histoire d'un entrepreneur lorrain parti faire des affaires au Qatar. Mais depuis 2011, Jean-Pierre Marongui est bloqué sur place tout comme trois autres français faute de visa de sortie.
Ce sont quatre épouses émues qui prennent la parole en cette fin du mois d'août 2013. Elles sont aujourd'hui désespérées. Voilà deux ans que leurs maris sont coincés Qatar. Parmi ces hommes, un lorrain, Jean-Pierre Marongiu, parti en 2011 faire du "business". Or, selon la loi qatari, ces français, qu'ils soient investisseurs ou salariés, dépendent d'une personnalité locale à laquelle ils "appartiennent". Ces sponsors se livrent alors régulièrement à un chantage financier. "On nous a demandé de renoncer (à de l'argent) par écrit. On nous a demandé aussi de publier dans les journaux, pendant un mois un article disant que tout ce qu'on avait dit n'était que diffamation … Mais même si on le faisait, qui nous garantit un exit visa ? Moi je ne prendrai pas le risque", témoigne l'une des femmes.
Jean-Pierre Marongiu a bien essayé de s'enfuir en kayak mais l'ambassade de France à Barhein ne l'a pas aidé. Son épouse, Isabelle est en colère :
"Moi je pensais qu'être français et avoir un passeport ça nous protégeait. Rien du tout ! Face aux investissements du Qatar on ne pèse rien !". "
Un ancien joueur de l'AS Nancy Lorraine a vécu la même chose
Abdelsam Ouaddou ancien footballeur de l'AS Nancy Lorraine a vécu au Qatar. Il s'était alors engagé pour deux saisons dans le club de Lekhwiya mais l'aventure a mal tournée. Ce n'est qu'après de longues négociations et du chantage que le sportif a pu enfin quitter le pays.
Abdelsam Ouaddou se bat encore aujourd'hui pour tenter de récupérer ses arriérés de salaire.Vous appartenez à un Qatari ou à une entreprise qatarienne, c'est ce que dénonce depuis des mois. C'est ce que j'appelle de l'esclavagisme moderne."
En ce qui concerne les quatre investisseurs français, une plainte va être déposée en France pour abus de confiance et escroquerie. L'avocat Lillois, maître Berton qui défend ces hommes demande également "aux autorités de françaises de se remuer. C'est-à-dire de prendre la défense des intérêts des français au Qatar et pas seulement des intérêts du Qatar en France." Maître Berton doit se rendre au sur place le 2 septembre pour voir ses clients.