L'écotaxe devait entrer en vigueur le 1er octobre. Dans un communiqué, les ministères du Budget et des Transports invoquent des "dysfonctionnements persistants", et pointent du doigt "le manque de préparation du dispositif et d'anticipation des difficultés sous le précédent gouvernement".
L'Etat avait confié la société Ecomouv la gestion et la collecte de cette taxe.
Fin août, le ministre avait demandé à Ecomouv un état des lieux sur l'avancement de la procédure d'enregistrement des poids lourds, indispensable pour pouvoir prélever la taxe.
Ecomouv reconnaissait alors qu'à peine 20.000 camions avaient été enregistrés sur les 600 à 800.000 concernés.
Cet enregistrement procure aux transporteurs un boîtier qui permettra de suivre les mouvements des poids lourds et de payer l'écotaxe, grâce aux portiques mis en place sur le réseau national par Ecomouv'.
Initialement prévue pour juillet dernier, la mise en place de cette taxe avait déjà été repoussée une première fois au 1er octobre.
Lancée par la précédente majorité lors du Grenelle de l'environnement et votée en avril dernier, l'écotaxe, dite "taxe poids lourds", doit s'appliquer à tous les véhicules de plus de 3,5 tonnes (les camions) transporteurs de marchandises, circulant sur le réseau national non payant, selon des barèmes kilométriques.
15.000 kilomètres de routes sont concernés et les transporteurs devraient débourser au total 1,2 milliard d'euros par an.
Pour ne pas pénaliser les transporteurs, le gouvernement a prévu dans sa loi, votée en avril, d'imposer des taux de majoration, qui obligent les professionnels du transport à augmenter leurs prix et donc à répercuter la taxe sur leurs clients.
L'Alsace devait être la première région à expérimenter la taxe poids lourds avant que l'actuel gouvernement ne décide de la généraliser.