Agé de 88 ans, il était l'un des rares Alsaciens à avoir été déporté dans le camp de concentration du Struthof. Toute sa vie, il s'est engagé dans la transmission de la mémoire auprès des plus jeunes.
Cet Alsacien né en 1925 avait fui l'Alsace et échappé à l’incorporation de force. En 1939, il est étudiant à la faculté de droit de Clermont-Ferrand, en zone libre.
Selon le site internet des Dernières Nouvelles d'Alsace, "il se définissait « d’esprit résistant », rejoint le mouvement « Libération Sud » en 1943 et intègre un maquis du département de la Creuse. En 1944, membre du maquis « Cher Sud », « compagnie Surcouf », il est arrêté par les occupants le 19 juillet et déporté au Struthof puis à Dachau. Sa famille a également beaucoup souffert de la répression : son père est fusillé par la Milice à Saint-Amand-Montrond (Cher), son frère est arrêté puis abattu dans une prison près de Cologne."
De retour dans la région en 1946, Gilbert May restera impliqué dans le monde des anciens combattants et des anciens résistants. Vice-président des anciens de Dachau, trésorier national de l’Union nationale des déportés internés et familles (UNADIF) et de la Fédération nationale des déportés internés de la Résistance (FNDIR), il sera également très investi dans la transmission de la mémoire, participera au concours de la Résistance, interviendra sans cesse dans les collèges et les lycées.
Il reçoit la légion d’honneur en 1999, puis devient commandeur de l’Ordre national du mérite en janvier 2008, enfin la médaille militaire et la Croix de Guerre.
La classe politique strasbourgeoise salue ce "rescapé des camps, qui connaissait la valeur de la vie et de la fraternité".
Il sera inhumé mercredi, à 11 h, au cimetière de Strasbourg-Cronenbourg.