Hirsingue : Arnaud Montebourg rencontrera les salariés de Virtuose demain après-midi

Arnaud Montebourg se rendra sur le site d'Hirsingue vendredi à 15 heures. Pour le ministre du Redressement productif, Virtuose, entreprise textile placée en liquidation judiciaire, est significative de la bataille du "Made in France".

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Lundi, les salariés avaient adressé une lettre à Arnaud Montebourg dans laquelle ils remerciaient le ministre de son intervention qui a sans doute contribué à l'annulation de la vente aux enchères de l'entreprise, et l'invitaient sur le site d'Hirsingue.

« Cela fait plus de six mois que nous nous battons avec énergie et espoir pour éviter que notre entreprise à Hirsingue ne ferme et que notre outil de travail ne soit dispersé aux quatre coins du monde.Déjà, au cours du mois de juillet dernier, notre détermination nous a permis de livrer une commande de plus de 10 000 mètres de tissu à Marks & Spencer alors que l'accès à nos propres machines nous était interdit. La fermeture des entreprises traditionnelles, même dans le secteur de l'industrie textile, ne doit pas être une fatalité d'autant plus que nous avons la chance d'avoir un projet de reprise dont le sérieux et la pertinence économique ne peuvent être mis en doute, avec un repreneur, Pierre Schmitt, qui a fait ses preuves.Le combat que nous menons s'inscrit totalement dans le Made in France que vous défendez et dans la lutte contre la désindustrialisation de nos régions.C'est pourquoi, nous tenons tous ensemble à vous remercier pour le soutien déterminant que vous nous avez adressé au cours de la semaine dernière et espérons que vous puissiez nous aider ainsi que l'équipe des repreneurs à reprendre notre travail au plus vite afin d'honorer les commandes de nos clients. Ce sera avec grand plaisir que nous vous accueillerons sur le site de Hirsingue afin de vous montrer qu'il est encore possible, grâce à notre savoir-faire, de faire vivre une activité textile Made in France. »


Jeudi 10 octobre : blocage et annulation de la vente


Il y a une semaine jour pour jour, des anciens salariés de l'entreprise épaulés par des sympathisants, avaient bloqué l'accès de leurs locaux à Hirsingue pour empêcher d'éventuels acquéreurs de voir leur outil de travail. En début d'après-midi, ils se rendaient à Reiningue pour cette fois-ci empêcher la vente publique des machines de la société.
Finalement, le liquidateur judiciaire de l'entreprise, Me Philippe Froehlich, décidait d'annuler la vente pour des raisons de sécurité, du fait des difficultés d'accès à la salle, mais aussi du risque de voir les manifestants compromettre la bonne tenue des enchères.

Arnaud Montebourg : "Il faut cesser immédiatement ce gâchis économique et social"


Lors de cette journée de blocage, les salariés avaient reçus le soutien du ministre du Redressement productif qui s'était exprimé en leur faveur dans les media. 
Dans un entretien par les Dernières Nouvelles d'Alsace, Arnaud Montebourg s'élevait contre le sort de l'entreprise dont la Cour d'appel de Colmar avait confirmé en juin la liquidation judiciaire. Quatre mois après cette décision, M. Montebourg appelait à "cesser immédiatement ce gâchis économique et social". "Cette liquidation n'a aucun sens et elle coûte très cher à la collectivité", a ajouté le ministre pour qui cette entreprise est "significative de cette bataille du "Made in France" menée par son ministère".
Arnaud Montebourg a également encouragé le candidat à la reprise, l'entrepreneur français Pierre Schmitt, à "persévérer" dans son projet pour cette entreprise de fabrication de tissus, spécialisée dans la teinture de fils.
"Il est toujours possible (...) de reprendre une société après sa liquidation", a-t-il remarqué. "Les machines proposées à la vente aux enchères aujourd'hui vont servir à alimenter une concurrence déloyale hors du territoire national que nous n'acceptons pas", a-t-il encore dénoncé.

Virtuose employait 58 salariés au moment de sa liquidation, contre 98 lors de sa mise en redressement judiciaire, fin 2012.
Fait rare, son comité d'entreprise avait fait appel de la décision de liquidation pour laisser une chance à un projet de reprise de 33 salariés porté par M. Schmitt, mais sans succès.

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