Le maire de Mulhouse a annoncé aujourd'hui la poursuite du programme d'installation de caméras dites de "videoprotection" dans sa ville. Il en avait fait la promesse, avec le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, au moment des échauffourées de Nouvel an dernier dans le quartier des Coteaux.
Installé en 2004 sous le mandat de Jean-Marie Bockel (UDI-UD), le réseau de "videoprotection" de la ville de Mulhouse s'étend. La collectivité investit (pour l'année 2013) 580.480 euros pour l'achat de vingt nouvelles caméras, pilotées 24h sur 24 depuis un central géré par la police municipale. Le réseau comptera ainsi 122 caméras d'ici à la fin de l'année. "J'avais pris cet engagement, et je m'y tiens" a annoncé le maire de Mulhouse Jean Rottner (UMP).
Les ZSP en priorité équipées
Plus de la moitié des nouvelles caméras sont en cours de déploiement dans les trois zones prioritaires de sécurité (ZSP) mulhousiennes : les quartiers du Drouot, de Bourtzwiller et des Coteaux. Les autres appareils prendront place au centre-ville, dans les quartiers Wolf-Wagner et Franklin-Fridolin, ainsi que devant la caserne de pompiers, victime de récents actes de violences urbaines.
Un réseau de caméras éprouvé
"La videoprotection a fait ses preuves", indique Paul Quin, adjoint au maire de Mulhouse chargé de la sécurité. "Rien que cette année, elles ont permis 95 interpellations en flagrant délit". Aggressions, dégradations, rixes ou incivilités composent l'essentiel de ces motifs d'interpellation. Des interpellations dans le cadre de trafics de stupéfiants ont également été rendues possibles grâce au réseau vidéo. La mairie aime à souligner que les caméras ont également un rôle dissuasif et préventif difficilement quantifiable : des équipes de trois policiers municipaux scrutent jour et nuit les images délivrées par les caméras et peuvent les commander à distance. "Cela permet d'intervenir très rapidement dès le début de faits constatés", ajoute Paul Quin. Selon la gravité des faits constatés, la ville envoie ses propres agents de médiation, policiers municipaux ou fait appel à la Police Nationale.
Collaboration étroite avec la Police nationale et les partenaires de la ville
Les images du réseau de caméras mulhousien sont dirigées vers le central de la Police nationale. Les fonctionnaires ne peuvent pas télécommander eux-mêmes les caméras mais demandent à la police municipale de les braquer sur une zone précise, comme par exemple lors d'un accident de la route ou de la présence d'un attroupement suspect. "Cette collaboration avec la Police nationale fonctionne très bien et nous nous en réjouissons" explique Jean Rottner, "nous sommes dans une logique de partenariat avec les collèges, lycées ou transporteurs (NDLR : comme Soléa, gestionnaire du réseau de tram et bus) qui disposent de leur propre réseau de caméras et qui peuvent signaler tout événement à la police nationale". A terme, le projet du maire est d'unifier les réseaux de caméras de tous ses partenaires pour une plus grande efficacité.
Un nouveau type de caméras
Parmi les vingt nouvelles caméras achetées par la ville de Mulhouse cette année, six sont dites "mobiles". Ces appareils devant être livrés en décembre pourront être déplacés d'un endroit à l'autre de la ville sans besoin pour fonctionner d'être raccordés au réseau de fibre optique municipal. "On a parfois des regroupements [de personnes] qui méritent d'être surveillés, mais qui ne nécessitent pas d'investir dans des caméras fixes, plus onéreuses parce-que raccordées à notre réseau de fibre" explique Paul Quin. Ces caméras mobiles pourront également être utilisées pour densifier le maillage de videosurveillance lors d'événements comme le Tour de France ou le Rallye de France.
Le coût de la vidéo
Avec 16 agents se relayant en trois services de huit heures par jour et les coûts d'entretien et de maintenance, la mairie indique dépenser au titre de l'année en cours 530.000 euros. Le coût minimal d'une caméra est de 15.000 euros mais certaines, dégradées plusieurs fois et nécessitant des aménagements de sécurité pour empêcher de futures dégradations ont coûté jusqu'à 53.000 euros.
L'achat d'une vingtaine de caméras cette année porte le coût de la videosurveillance à plus d'un million cent mille euros. L'Etat a versé une aide exceptionnelle de deux cent mille euros pour accompagner cet effort.
Le reportage de France 3 Alsace