L'Alsace, l'une des régions où les tombes sont les plus visitées et les plus fleuries

Les Français vont de moins en moins au cimetière donc... ils fleurissent moins les tombes, au grand dam des fleuristes. Sauf en Alsace, en Bretagne et en Corse qui sont, comme par hasard, les régions à forte identité régionale. 

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Entre 2011 et 2012, les ventes de fleurs de cimetière ont baissé de plus de 9% et les sommes dépensées de 1%, selon des données FranceAgrimer, en charge notamment de la gestion des filières de l'agriculture. Et sur les sept premiers mois de 2013, elles ont encore reculé de 6,5% en volume et de 3,8% en valeur.

Il reste néanmoins quelques bastions où les tombes sont régulièrement visitées et fleuries, en Alsace, Bretagne ou Corse, relativise Robert
Farcy, président de la Fédération nationale des fleuristes de France.

Plus de crémation

Et il y a une autre tendance, bien plus inquiétante pour les fleuristes: la hausse de la crémation. Le taux de crémation devrait atteindre 50% en 2030, selon le Crédoc, la France marchant dans les pas de l'Europe du Nord: au Royaume-Uni, il frôle déjà les 75% ou au Danemark, il dépasse les 70% (95% même à Copenhague).

Et qui dit moins de tombes, dit moins de fleurs. Et qui dit crémation, dit beaucoup d'obsèques "sans fleurs ni couronnes".  "Lors des crémations, les fleurs sont soit jetées, soit déposées dans un jardin du souvenir, elles ne suivent pas le défunt, donc les proches sont tentés de s'en passer", explique Robert Farcy.

Ces changements pèsent bien sûr sur la filière horticole. Car les obsèques et les cimetières représentent tout de même plus de 10% des volumes de plantes et fleurs vendus et près de 30% des sommes dépensées, soit 857,5 millions d'euros en 2012 dont près de 290 millions juste pour la Toussaint.

Du flashy

Interrogé par l'AFP, la fédération des fleuristes comme FranceAgrimer n'ont relevé aucune cessation d'activité de fleuristes dû au lent déclin de ce marché.

Pour résister, les fleuristes sont donc tenus de s'adapter, se moderniser. Certes les plantes fleuries, avec dans l'ordre le chrysanthème, le cyclamen (qui
dure tout l'hiver) et la bruyère, restent LES références avec près de 80% des volumes vendus. Mais les ventes s'érodent: -10% entre 2011 et 2012 selon FranceAgrimer.

Cela profite aux plantes vertes, grasses ou cactées, jugées plus modernes et qui durent plus longtemps, dont les ventes progressent (+8,5%).

Pour les obsèques, on ose des couleurs vives plutôt que des fleurs rose ou mauve pâles plus "tristounettes", rapporte Robert Farcy. Les compositions artistiques (ventes +6%) font de l'ombre aux couronnes ou aux bouquets ronds (-50%).

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