Le parquet a requis jeudi 20 ans de prison à l'encontre du docteur Jean-Louis Muller, l'accusant d'avoir maquillé en suicide le meurtre de sa femme, lors de son troisième procès d'assises, à Nancy.
Les réquisitions
"Il a tué la mère, il a tué la femme, ça mérite 20 ans", a conclu l'avocat général Jacques Santarelli au terme d'une heure quinze de réquisitoire, au cours duquel il s'est attaché à démonter la thèse du suicide de Brigitte Muller, soutenue par l'accusé."Vous ne pourrez pas dire que cette femme s'est suicidée", a lancé jeudi aux jurés le représentant du ministère public, d'un ton vif au débit rapide.
M. Santarelli a appelé la Cour à lire les résultats des expertises "sans la prudence des experts, mais de manière énergique. C'est votre travail d'interpréter", a-t-il souligné."Il y a un problème récurrent, c'est celui de la preuve, mais le mot ne doit pas vous effrayer", a-t-il dit aux jurés.
"Vous n'avez rien qui contienne le germe d'une erreur judiciaire", a-t-il encore cherché à rassurer les jurés.
Selon lui, le mobile est assez évident: la liaison entamée par la victime peu avant sa mort avec un autre homme.
"Même à l'opéra, on voit ces choses-là", a-t-il relevé en citant l'exemple de Colombine "trompée tous les soirs par Colombin. Un jour, il apprend que Colombine a un amant. Et il la tue sur la scène".
Troisième procès
Pour sa troisième comparution devant une Cour d'assises, Jean-Louis Muller s'est entouré d'un recordman des acquittements: l'avocat Me Eric Dupont-Moretti. Le verdict est attendu en fin de journée.Plus d'information dans votre édition du 19/20 en Lorraine.