Des détenus du centre de détention de Montmédy (Meuse) ont tourné illégalement deux vidéos, diffusées sur les réseaux sociaux. L'information a été révélée lundi 2 décembre 2013 par l'Est Républicain.
"Nous savions qu'il y avait des vidéos qui tournaient sur des sites. Les deux en question ont bien été tournées dans les couloirs du centre de détention de Montmédy". Fadila Doukhi, responsable syndicale FO confirmant à l'AFP une information de L'Est Républicain.
Les vidéos ont été mises en ligne sur Internet à la fin du mois de novembre.
Sur le premier clip, un détenu joue au surveillant de prison en portant une polaire de l'administration pénitentiaire. "Je fouille pas aujourd'hui", ironise-t-il, alors que le cameraman lui répond: "Si tous les surveillants étaient comme toi, on serait trop bien en prison".
La seconde vidéo présente un groupe de personnes déguisées improvisant un "Harlem shake", une danse loufoque effectuée sur un morceau du compositeur de musique électronique Baauer.
Les deux vidéos se réclament d'un collectif de rap, "Gangster d-ter".
"La prison est une micro-société, nous savons qu'il y a toujours eu des téléphones, parce qu'il y a de plus en plus de trafics, notamment via le parloir, et que les fouilles ne sont plus systématiques. Dans le centre de détention de Montmédy (réservé aux longues peines, ndlr), la circulation est libre pour les détenus: c'est plus facile de subtiliser une polaire d'un surveillant". Fadila Doukhi, responsable syndicale FO.
Jointe par l'AFP, la direction régionale des services pénitentiaires a confirmé l'incident mais n'a pas souhaité le commenter, ainsi que la direction de l'établissement. Le parquet de Verdun a pour sa part indiqué qu'il s'agissait d'un "problème de discipline interne".
Le centre de détention de Montmédy compte 320 détenus pour une capacité de 328 et 75 agents pénitentiaires.
"Cet incident est grave, parce que nous n'arrêtons pas de dire que nous sommes en sous-effectif, et il montre que nous sommes en insécurité. Ces vidéos ne sont finalement pas étonnantes, mais elles sont dramatiques". Fadila Doukhi, responsable syndicale FO.