Les directions des usines PSA de Mulhouse et Poissy ont confirmé la mise à l'étude de la suppression d'une ligne de production sur chaque site, dont le résultat pourrait être connu au premier trimestre.
Actuellement, chacun de ces sites compte deux lignes de production. L'étude interne sera lancée en janvier et ses conclusions seront rendues "fin mars, début avril", a annoncé le porte-parole de l'usine de Mulhouse. A Poissy, les conclusions seront connues fin février, a indiqué pour sa part la porte-parole de l'usine, à la suite d'un comité d'entreprise (CE). Un porte-parole au siège avait annoncé le 21 novembre l'ouverture sur ce sujet de "discussions avec les organisations syndicales, en toute transparence dans les mois qui viennent" pour les usines de Mulhouse et de Poissy.
trois modèles ou plus sur une seule ligne ?
A Mulhouse, l'éventuelle réorganisation en un "monoflux" suppose que l'étude démontre la faisabilité technique de produire trois modèles ou plus sur une seule ligne et sa "performance économique", à savoir si elle génère des gains par rapport au fonctionnement actuel, a précisé le porte-parole du site. La production de Mulhouse se situe durablement sous le plancher de 250.000 voitures par an, qui justifie selon PSA le maintien de deux lignes. Après 223.000 voitures fabriquées l'an dernier, le niveau baissera à 213.000 cette année, a indiqué le porte-parole. Selon les prévisions présentées vendredi en comité d'établissement, la production remontera légèrement à 230.000 unités en 2014 avant de retomber sous les 200.000 les deux années suivantes (respectivement 195.000 en 2015 et 190.000 en 2016).
200 millions d'euros d'investissements sur le site de Mulhouse
La réduction du nombre de lignes n'impacterait cependant "ni les volumes, ni le nombre de modèles produits" tandis que son effet sur les effectifs resterait "très limité" et concentré sur des emplois hors production, selon le porte-parole. L'usine emploie actuellement 7.930 salariés dont un peu moins de 500 intérimaires. Mulhouse va en outre bénéficier de 200 millions d'euros d'investissements de 2014 à 2016, dont la moitié pour préparer le lancement en 2017 d'un nouveau véhicule, a indiqué la direction. Le site a également la garantie de poursuivre la production de ses actuels modèles Citroën C4 et DS 4 et Peugeot 2008 jusqu'à leur fin de vie, a-t-elle complété.
Ces engagements apportent des "garanties de pérennisation du site", conformément au "Nouveau contrat social", le récent accord de compétitivité du groupe, a réagi Laurent Gautherat, représentant CFE-CGC du site. "Les sacrifices exigés des salariés n'ont aucune contrepartie en termes d'emplois et de production. Les engagements de maintien des sites ne sont que du vent", a au contraire estimé la section CGT, syndicat non signataire de l'accord.
A Poissy, l'étude porte sur le transfert de la ligne de montage de la 208 vers celle qui produit la C3, la DS3 et la DS3 cabriolet. "L'idée est de produire le plus de voitures possibles sur une seule ligne", a résumé la porte-parole, précisant que "les effets seront limités sur l'emploi". La direction a rappelé en CE "les objectifs de volume (qui) se situent à 250.000 véhicules par an en 2016", selon la porte-parole. Après 264.000 voitures en 2012, le site aura produit 275.000 véhicules en 2013, "une très bonne année" en raison de la production de C3 rapatriée d'Aulnay-sous-Bois suite à la fermeture du site de la Seine-Saint-Denis. PSA a également annoncé le lancement d'une autre étude, dont le résultat sera connu fin janvier et qui prévoit de supprimer "dans le premier quadrimestre 2014" une des deux équipes dédiées à la production de la 208 pour la transférer sur l'autre ligne. "Si ces (deux) décisions se confirment, ce sont des centaines d'emplois qui seront supprimés" sur ce site qui compte 6.800 salariés dont 874 intérimaires, a indiqué la CGT du site dans un communiqué.