Hébergée sur le site de l’ancienne fabrique textile HANRO de Liestal, une collection de plus de 20000 pièces attend sa mise en valeur dans un musée – sous l’égide de l’association Textilpiazza.
L’histoire de HANRO est documentée soigneusement au travers de la collection d’échantillons de toutes les collections de la marque de vêtements et de lingerie depuis plus de 100 ans. Des échantillons pour le moment suspendus sur des portants ou emballés dans des sacs, en attendant leur conservation définitive dans de nouvelles installations : la collection va intégrer le fonds du musée cantonal de Bâle Campagne, qui en reconnaît ainsi la valeur patrimoniale. « Ces vêtements et cette lingerie nous raconte l’histoire de la mode, celle des vêtements mais aussi celle de ce qu’on portait dessous, celle de l’intimité des gens », explique Madeleine Girard, la responsable de la collection. « Elle témoigne aussi de la vision de la société et de l’évolution de la place de la femme dans celle-ci ! Le fondateur de HANRO, Albert Handschin, habillait les femmes de matériaux naturels, il ne les enfermait pas dans des corsets, mais leur proposait des vêtements doux et agréables au porté. » La femme selon Handschin était moderne, élégante, bien dans son corps.
Les collections HANRO, patrimoine culturel
Depuis 18 mois, dans un ancien hall de l’usine HANRO, on archive, on décrit, on évalue toutes les pièces précisément pour constituer une banque de données, qui sera consultable ensuite sur internet. « C’est un travail scientifique, mené en prévision de l’intégration de cette collection dans les fonds du musée cantonal de Bâle Campagne », précise Madeleine Girard. « Le musée reconnaît ainsi la valeur patrimoniale de ces créations fabriquées ici, par un fleuron du textile suisse. »
Liestal capitale de la mode
« Un fleuron haut de gamme », précise Christoph Schön, le responsable de l’association Textilpiazza. « HANRO, c’était des designers, des couturiers, des photographes, des publicitaires, tous ici à Liestal. La marque est connue dans le monde entier, elle a ouvert Liestal sur le monde et un peu de son glamour était perceptible ici ». Coco Chanel conseillait de porter du HANRO sous ses créations, Carla Bruni a posé pour des affiches de la marque, Nicole Kidmann porte une nuisette HANRO dans un de ses films… Mais aujourd’hui, tout cela est terminé.
En 2001, l’entreprise a été rachetée par une Holding autrichienne, et la manufacture de Liestal, qui employait jusqu’à 700 personnes, a fermé ses portes. Le site industriel, lui, a survécu : aujourd’hui, il abrite des ateliers d’artisans, une école, des associations - Et la Textilpiazza, qui perpétue la tradition textile du site, et qui a installé ici un atelier de couture ouvert à tous, amateurs comme professionnels.
Perpétuer la tradition de la création textile
« Nous avons installé ici, dans un ancien hall de fabrication, un atelier ouvert, équipé de matériel de couture professionnel », raconte Sabine Lauber, la responsable de l’atelier couture de Textilpiazza. « Vous pouvez louer un poste de travail et utiliser notre matériel pour un créer vos propres modèles, vous rencontrez ici des professionnels qui avec lesquels vous pouvez échanger, c’est un lieu dans lequel convergent ceux qui aiment et travaillent les tissus ».
Soutenir la création, enseigner la couture, ou encore, provoquer des rencontres autour d’une machine à coudre, dans un lieu qui témoigne de l’âge d’or de l’industrie textile : c’est l’autre but de l’association Textilpiazza, qui perpétue ainsi l’héritage laissé par HANRO.
http://www.textilpiazza.ch/cms/
Textilpiazza organise régulièrement des cours de couture et des événements autour des tissus, de la mode, des costumes ou de la couture. Ainsi, le 25 janvier 2014, une grande bourse aux costumes et accessoires de carnaval a lieu à Liestal, Hanro Areal, Benzburweg 20, à partir de 10 heures. Une manière de préparer le carnaval de Bâle, qui aura lieu cette année du 10 au 12 mars.