Bâle : le fonds Anne Frank, pour ne pas oublier

Etabli à Bâle en 1963 par Otto Frank, le "Anne Frank Fonds"  administre l’héritage de la famille Frank.

A la fin de la guerre, Otto Frank rentre de déportation, sans sa femme Edith, et ses deux filles, Anne et Margot, mortes dans les camps de concentration d’Auschwitz et de Bergen Belsen.

Seul, Otto Frank se rend à Bâle, chez sa sœur, installée en Suisse avec sa famille depuis l’avant-guerre. En 1947, le journal de sa fille, Anne, écrit pendant alors que la famille se cachait dans une maison à Amsterdam dans l’espoir d’échapper à la déportation, est publié aux Pays-Bas : c’est un succès mondial, un journal qui décrit le quotidien d’une jeune fille dont les rêves sont détruits par la barbare nazie.

En 1953, Otto Frank s’installe dans la banlieue de Bâle, à Birsfelden. Quelques années plus tard, il créé le Fonds Anne Frank. "Notre mission, c’est de gérer les droits d’auteurs générés par les éditions, dans le monde entier, du journal de Anne, des contes qu’elle a écrit" , explique Yves Kugelmann, membre du conseil de la fondation. "Otto Frank nous a institué comme légataire universel des biens de la famille.  L’argent que nous touchons, nous le distribuons à des œuvres caritatives dans le monde entier, dont l’action nous parait correspondre au message transmis par le Journal d’Anne Frank : la lutte contre les discriminations et l’injustice, les droits des femmes et des enfants par exemple."

Une oeuvre universelle


Otto Frank meurt en 1980 à Birsfelden, une petite commune qui sera la première en Suisse à donner le nom d’Anne Frank à une place, en 2009. C’est le cousin de Anne, le bâlois Bernard "Buddy" Elias, qui a eu à cœur de  rappeler le destin tragique de la jeune fille : Buddy Elias est le président du fonds Anne Frank, et après une carrière dans le show business, le cinéma et le théâtre, il se consacre, à 89 ans, à la mémoire de sa famille. "C’est mon devoir, de parler de ma famille, de raconter ce que Anne, sa sœur, ses parents, ont vécu. Anne avait 4 ans de moins que moi, elle était une petite fille espiègle, vive, intelligente. J’ai découvert, la première fois que j’ai lu son journal, une autre Anne ; une jeune fille, qui porte un regard lucide sur le monde et sur les événements".

Et partout, aux Etats Unis, en Suède ou encore au Japon, Buddy Elias est prié de parler de sa cousine. Le Journal est traduit en plus de 80 langues et publié dans le monde entier. "Dans son journal, Anne parle de moi, elle rêve de me retrouver à Bâle pour y faire du patin à glace avec moi". Buddy Elias et Anne n’ont plus jamais patiné ensemble.

Aujourd’hui, Buddy Elias vit dans la maison familiale de Bâle, remplie de souvenirs qui rappellent des liens familiaux détruits lors de la persécution des juifs par les Nazis. "Ma femme a retrouvé, au grenier, des documents, des photos, qui témoignent de l’histoire de notre famille. Il y en a partout, à chaque étage de cette bâtisse. Alors nous avons décidé de rassembler tout cela, et de publier un livre sur cette histoire". L’histoire de la famille Frank de Francfort, émigrée aux Pays-Bas avant la guerre, déportée en 1944 vers les camps de la mort.
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