Les syndicats de l'usine PSA de Mulhouse ont accueilli sans surprise le très probable gel d'une des deux lignes de production du site, annoncé mercredi par le constructeur.
"Ce n'est pas une surprise au regard du discours du groupe sur l'objectif d'un taux de 100% d'utilisation de ses capacités. Nous n'y sommes pas", a réagi le responsable CFE-CGC, Laurent Gautherat. La direction du groupe PSA a annoncé mercredi matin le gel d'une ligne d'assemblage à Mulhouse lors de la présentation de ses résultats. Selon le porte-parole du site, interrogé par l'AFP, l'étude sur la réorganisation de la production est toujours en cours pour une décision "fin avril/début mai". Mais elle porte désormais sur "un seul scénario: le recentrage en 2015 de la production des Peugeot 2008, Citroën C4 et DS 4 sur une seule ligne", celle de la 2008, et la modernisation dans le même temps de l'autre ligne pour l'accueil d'un véhicule de la plate-forme EMP2 (celle de la nouvelle Peugeot 308, ndlr).
Cet investissement s'inscrira dans l'enveloppe de 200 millions d'euros en faveur du site sur la période 2014-16, annoncée en décembre, a-t-il ajouté. Plusieurs points positifs sont à relever, selon M. Gautherat: "on n'arrête pas la ligne définitivement mais pour la moderniser. Pendant ce temps, on garde la fabrication de nos trois véhicules et on ne perd pas de volumes", a-t-il expliqué. "Le côté seulement temporaire, cela me fait tiquer", a cependant réagi le porte-parole de la section CGT, Julien Wostyn. "Le monoflux, la concentration de production sur une ligne, on y viendra tôt ou tard", redoute-t-il.
Mulhouse ne produirait pas la remplaçante de la Peugeot 2008
Les syndicats disent vouloir rester "vigilants" sur l'impact social, qui n'est pas encore connu. "Nous serons attentifs à ce que l'emploi et les conditions de
travail soient préservés", a souligné le secrétaire du syndicat FO du site, Michel François. La réorganisation ne devra pas alourdir la charge de travail de chaque salarié et les effectifs ne devront pas baisser au-delà des départs naturels, a ajouté M. Gautherat.
PSA a également annoncé mercredi matin son intention de fabriquer à l'avenir ses petites voitures (segment B) hors d'Europe occidentale. Mulhouse ne produirait alors pas la remplaçante de la Peugeot 2008, son modèle à succès actuel, ont noté les syndicats. L'usine de Mulhouse emploie 7.850 salariés permanents et intérimaires. Elle prévoit de produire au moins 230.000 véhicules cette année, contre 213.000 l'an dernier.