Avec peu de flux routiers et une faible présence industrielle, notre région est surtout touchée par la pollution liée aux épandages d'engrais. Le ministère de l'agriculture demande de suspendre ce genre d'activité. Impossible selon les exploitants. Nous avons enquêté.
A l'approche du printemps, il est temps d'apporter de l'azote sur les champs de colza. Sans cela les rendements seront mauvais et les agriculteurs risquent de compromettre leur récolte. Et pourtant c'est maintenant que les projecteurs se braquent sur eux, au moment où les taux de pollution aux particules fines sont élevés partout en France.Grandes plaines céréalières
Selon Atmo, l'association pour la surveillance de la qualité de l'air, plus de 50% des particules fines émises en Champagne-Ardenne proviennent des épandages d'engrais.
Les régions dépourvues de grands centres urbains comme la Champagne-Ardenne sont plus exposées à la pollution agricole. C'est le cas notamment dans la Marne et dans l'Aube, deux départements parsemés de grandes plaines céréalières. A l'échelle nationale à l'inverse, la circulation automobile, l'industrie et le chauffage gênèrent bien plus de nuisances.
Si le gouvernement a choisi de mettre en place des mesures contraignantes pour les automobilistes avec la circulation alternée à Paris et dans la petite couronne, des recommandations ont seulement été émises en direction des agriculteurs. Le ministère de l'agriculture demande, dans la mesure du possible, de suspendre les épandages d'engrais.
Un "dogmatisme" qui braque les agriculteurs
Cette mesure est seulement symbolique, mais elle irrite les représentants du monde agricole. Ceux-ci parlent de "dogmatisme" et ne cachent pas qu'il ne tiendront pas compte des consignes du gouvernement. Voir à ce sujet le reportage tourné ce dimanche 16 mars 2014 par France 3 Champagne-Ardenne à Corroy (Marne).
En Champagne-Ardenne plus de 50% des émissions de particules fines proviennent des épandages d'engrais.
A la faveur d'un vent léger, la pollution a fortement chuté hier. Une situation qui semble se maintenir ce lundi 17 mars 2014 avec une qualité de l'air jugée moyenne ou médiocre. Les indices étaient passé au niveau rouge, autrement dit "mauvais" dans la journée du samedi 15 mars. Attention cependant : l'anticylone qui s'est installé sur la France est toujours là et la pollution risque de remonter dans les jours à venir.