Hold-up à Illzach-Modenheim : Bernard Barresi clame son innocence à l'ouverture de son procès

Les avocats de Bernard Barresi, figure présumée du grand banditisme marseillais qui nie toute implication dans l'attaque d'un fourgon blindé en 1990, ont démonté jeudi devant les assises de Nancy une enquête trop "légère" selon eux.

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2è jour du procès
Pendant 20 ans, Alain Barresi a vécu dans la clandestinité. Retour sur ces années
Reportage de Jean-François Giogietti et Bernard Coutaux

1er jour du procès
Les jurés ont cinq jours pour démêler les méandres de ce mystérieux hold-up commis il y a 24 ans à Illzach-Modenheim (Haut-Rhin), près de Mulhouse, sur une bretelle de l'A36, réalisée de manière très professionnelle, sans tirer un coup de feu.

A l'ouverture des débats, Bernard Barresi, 51 ans, a réaffirmé son innocence. Pour ces faits, il avait été condamné en 1994 par contumace à 20
ans de réclusion criminelle, avant d'être rejugé en 2012 après une cavale d'une vingtaine d'années, et d'obtenir un spectaculaire acquittement.

Pour ce procès en appel, ses quatre défenseurs, Mes Eric Dupond-Moretti, Jean-Yves Liénard, Pierre Bruno et Julie Sammari, se sont attachés à pointer les carences de l'enquête et les approximations de son directeur, Thierry Hartmann. A la barre, ce policier a soutenu "une porosité entre le +milieu marseillais+ et certains policiers de Marseille". "Je pense que les auteurs ont été très rapidement informés de l'enquête", a-t-il encore affirmé. Interrogé sur des procès verbaux manquants, le directeur d'enquête s'est défendu: "A l'époque, le cheminement des procédures était différent", a-t-il répondu, en s'attirant les foudres des avocats de la défense.

"Des PV ont disparu, des clichés photographiques ont disparu, ce sont les collègues de ce policier qui ont reconnu, au premier procès, selon leur expression, que +la vérité avait été déplacée de quelques mètres+ à propos d'une photo manipulée", a tonné Me Eric Dupond-Moretti, en promettant de "ne pas se laisser faire". - 'Malheureuse coïncidence'- "Une enquête légère? Un doux euphémisme! Des gardes à vue scandaleuses, un policier qui s'autorise des auditions de témoins sans PV!" a poursuivi le ténor, qui s'était déjà écharpé en début d'audience avec le directeur d'enquête, lequel a accusé l'avocat de l'avoir injurié sur le perron de la cour d'appel. Vingt-quatre ans après les faits, les charges contre Bernard Barresi demeurent faibles, selon la défense.

Seuls deux des truands impliqués - sur six au total, au moins - ont été condamnés. Parmi eux, Bruno Latard, qui a écopé en 1994 de 12 ans de réclusion, et qui avait admis être le cerveau de l'affaire lors du premier procès en 2012. Son témoignage avait contribué à faire acquitter Barresi: il avait affirmé à la barre que le Marseillais n'avait pas participé à ce hold-up.

Les enquêteurs ont mis en exergue la présence de Barresi à Mulhouse le jour des faits, confirmée par la tante de l'accusée chez qui il était hébergé. Il avait caché au domicile de cette tante des sacs qu'il était revenu chercher ultérieurement, mais sa défense a toujours assuré qu'il s'agissait d'une
"malheureuse coïncidence". Reste pour l'accusation la personnalité de Bernard Barresi, présenté comme un "parrain" marseillais, en dépit d'un casier judiciaire toujours vierge.

Jeudi matin, il a minimisé sa cavale, rappelant qu'il se rendait à l'hôpital voir sa fille malade, que ses enfants étaient scolarisés, qu'il a même dirigé une entreprise de BTP qui a remporté des marchés publics du Conseil général des Bouches-du-Rhône. "C'est fou, quand même, pour un +voyou+, on ne sait pas qui je suis!" a encore ironisé l'accusé. Il n'a resté qu'à Me Dupond-Moretti d'enfoncer le clou sur cette vraie-fausse a interrogé l'avocat. "J'ai pris quatre kilos", a répondu Bernard Barresi, en s'attirant les sourires des jurés. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle.

Reportage de Jean-François Giorgetti, Jacques Garniche, Maryse Dumas et Thierry Mahut



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