L'armée française est la plus féminisée d'Europe, avec 15% de femmes. Un nombre qui s'accroît avec la professionnalisation des unités. Mais le revers de cette médaille militaire, c'est le nombre importants de violences sexuelles dont les femmes sont victimes.
- Et ces violences ne font que très rarement l'objet d'une procédure. Pour la première fois, deux jeunes journalistes - Leila Minano et Julia Pascual - ont levé le tabou. Leur enquête paraît dans un livre «La guerre invisible».
Le constat dressé par Leila Minano et Julia Pascual, dans leur livre-enquête (Ed. Les Arènes et Causette) est sévère. Humiliations, allusions sexuelles permanentes, beuveries, bizutages, violences... Les deux journalistes décrivent, témoignages à l'appui, un milieu brutal où les femmes seraient souvent rejetées et soumises aux brimades de petits chefs. La quasi-totalité des emplois de la Défense (à l'exception des sous-marins) est désormais ouverte aux femmes, qui constituent 15% des effectifs des armées.
Mais leur intégration dans un monde viril et rustique tourne parfois au cauchemar. Certaines préfèrent finalement "claquer la porte" et dire adieu à leurs rêves militaires. "La guerre invisible" égrène les cas où les soldates, âgées le plus souvent d'une vingtaine d'années, se font agresser verbalement, parce qu'elles "cassent l'ambiance", "ralentissent tout le monde". Et en opérations, où la promiscuité et les conditions de vie sont rudes, la situation serait encore plus tendue. Problèmes également dans certaines écoles militaires, dont les traditions s'accommodent mal de la féminisation. (avec AFP)