Un accord de principe a été trouvé mercredi entre Bpifrance et les trois dirigeants-actionnaires d'Altia pour refinancer le groupe propriétaire du fabricant de chariots de supermarchés Caddie, à Drusenheim, en difficulté financière.
"Le principe d'un accompagnement financier est acté", a déclaré le porte-parole de Bpifrance, confirmant une information du journal Le Monde. "Nous sommes déjà actionnaires à 20% et on ne va pas augmenter cette quote-part. En revanche, le principe de l'octroi d'un financement pour permettre à Altia, et à Caddie en particulier, de faire face à ses échéances est acté", a-t-il ajouté.Cet accord est conditionné à la nomination d'une nouvelle direction, qui devrait intervenir la semaine prochaine, selon lui. Le porte-parole de la banque publique d'investissement n'a toutefois pas confirmé les informations du Monde selon lesquelles Bpifrance injecterait 5 millions d'euros dans Altia. "Certains paramètres sont encore à finaliser", a-t-il dit.
"Ce n'est pas ça qui va nous sauver"
Les salariés du fabricant de chariots Caddie avaient cessé le travail, le 20 mai à Drusenheim, pour exprimer leur inquiétude et réclamer des garanties pour la pérennité du site alsacien, en proie à des problèmes de trésorerie. Ils avaient réclamé l'intervention de l'Etat dans le capital du groupe propriétaire Altia, un sous-traitant automobile, qui avait racheté la société en 2012.
Un administrateur judiciaire doit proposer, d'ici au 9 juin, soit de placer Caddie en redressement judiciaire, soit de recapitaliser la société, soit de la liquider. "Nous nous mobilisons pour permettre la poursuite de l'activité, parce que nous pensons que les entités qui composent Altia, dont Caddie, sont viables et ont même des perspectives de développement", a expliqué le porte-parole de Bpifrance. "Laisser un groupe de cette taille aller au dépôt (de bilan, ndlr) alors qu'il a un problème de trésorerie de quelques millions d'euros par rapport à un chiffre d'affaires de 310 millions d'euros, ce serait absurde", a-t-il ajouté.
L'accord en vue de recapitaliser Caddie "est une première bonne nouvelle" mais "ce n'est pas ça qui va nous sauver", a réagi prudemment Christophe Payet, délégué CFDT à Caddie-Drusenheim. Le refinancement de Bpifrance, qui serait plutôt de l'ordre de "2,5 à 3 millions d'euros" d'après lui, servira surtout à "pallier à l'urgence, à nous faire tenir encore quelques mois le temps de procéder à des changements opérationnels et de management" à l'échelle du groupe Altia, a-t-il estimé.