Chaumont (52) : Grève des gardiens de prison

Les personnels pénitentiaires de la maison d’arrêt de Chaumont sont en grève de jeudi à l'appel national de l'Ufap, principale organisation syndicale du secteur. Le mouvement porte notamment sur l'emploi. Les grévistes réclament le recrutement des emplois vacants et la création de nouveaux postes.

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La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a reconnu des "difficultés" et problèmes d'effectifs, alors que les prisons françaises battent régulièrement des records de surpopulation. L'Ufap réclame notamment que 800 postes vacants de surveillants soient pourvus lors du prochain budget triennal, en cours d'élaboration.

Taubira : "Les besoins sont indicutables"​

Au centre pénitentiaire d'Annoeullin (Nord), qui compte 750 détenus pour 680 places, une cinquantaine de surveillants ont disposé devant l'établissement "des barricades, des pneus, des palettes, des lits et des matelas" pour bloquer les extractions, mais ont été délogés par les gendarmes.
"A Annoeullin, on a plus de 93 matelas au sol. On nous parle de dignité humaine, on nous claque l'article 57 (interdisant) pour les fouilles (systématiques), par contre ça ne dérange personne de bafouer la dignité humaine en mettant des matelas au sol dans une cellule de 9 m2", a souligné Frédéric Blondel, secrétaire régional adjoint de l'Ufap.

Blocages ou manifestations également à la célèbre prison marseillaise des Baumettes - où la CGT s'est jointe au mouvement -, à Béziers, Foix, Perpignan, Lannemezan, Albi, Seysses, Muret ou encore à la maison d'arrêt d'Aix-Luynes. Dans cet établissement qui abrite 990 détenus pour quelque 600 places, "nous souffrons d'un manque d'effectifs chronique, les heures sups explosent", explique Olivier Viau, responsable local Ufap.

Christiane Taubira a reconnu sur RTL "une réalité de difficulté dans les conditions de travail, parce qu'il manque des effectifs", alors même que "la population carcérale a augmenté". Elle a affirmé que sous "l'ancien quinquennat" des emplois avaient été "créés mais pas financés donc ils n'existent pas". Reconnaissant "des incidents importants dans nos établissements", elle a rappelé avoir lancé il y a un an un "plan de sécurisation" de 33 millions d'euros, dont l'Ufap estime qu'il n'est pas appliqué assez rapidement.

Et alors que le collectif budgétaire présenté mercredi prévoit quelque 70 millions d'économies pour le ministère de la Justice, Mme Taubira a assuré "batailler pour expliquer les besoins de ce ministère (...) les besoins sont indiscutables". L'Ufap avait déjà organisé une journée d'action le 6 mai,
sur les mêmes revendications, qui avait touché une centaine d'établissements sur les 192 que compte le pays.
Le nombre des prisonniers en France a franchi un nouveau record début avril, avec 68.859 personnes incarcérées, soit un taux d'occupation de 119,38% par rapport au nombre de places disponibles.
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