André Bamberski a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Mulhouse à un an de prison avec sursis pour avoir fait enlever en Allemagne Dieter Krombach, afin qu'il soit jugé en France pour la mort de sa fille Kalinka en 1982.
Lors du procès, les 22 et 23 mai, le procureur de Mulhouse Hervé Robin avait requis six mois avec sursis contre M. Bamberski, 76 ans. L'enlèvement de Dieter Krombach, retrouvé ligoté et bâillonné sur un trottoir de Mulhouse, avait permis son interpellation par la police française fin 2009. Il a ensuite été jugé et condamné à deux reprises, à 15 ans de réclusion, pour sa responsabilité dans la mort de Kalinka Bamberski.
Cette décision devrait mettre un point final à un feuilleton judiciaire de plus de trente ans. M. Bamberski a été condamné par le tribunal correctionnel pour "enlèvement et séquestration", mais relaxé de "complicité de violences volontaires". Il a indiqué qu'il en avait "marre des procédures judiciaires", et qu'il ne ferait donc sans doute pas appel de cette décision. Pour autant, le retraité s'est dit "un peu déçu, non pas du quantum de la peine", mais surtout du fait que le tribunal n'a pas considéré qu'il avait agi par "contrainte morale", ce qui aurait conduit à sa relaxe.
Les deux exécutants du rapt de Dieter Krombach, le Kosovar Anton Krasniqi et le Géorgien Kacha Bablovani, ont été condamnés tous deux à un an ferme, conformément aux réquisitions du procureur. Une journaliste autrichienne, poursuivie pour avoir joué les intermédiaires, a en revanche été relaxée. Comme les journalistes lui demandaient si sa condamnation lui faisait regretter d'avoir fait enlever son ennemi, M. Bamberski a répondu: "pas du tout". "J'ai obtenu satisfaction en décembre 2012", avec la condamnation du Dr Krombach à 15 ans de réclusion, a dit André Bamberski. "Depuis, c'est relativement accessoire", a-t-il commenté.
A l'issue du procès, les 22 et 23 mai, le procureur de Mulhouse, Hervé Robin, n'avait requis contre M. Bamberski que six mois d'emprisonnement avec sursis. Il avait souligné qu'en tant que magistrat, il ne pouvait accepter ces faits. Mais il avait également déclaré "comprendre" le combat du prévenu pour faire condamner le responsable de la mort de sa fille, et confié rester "souffle court devant tant de persévérance et de volonté".
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