Tenue en échec par l'Equateur (0-0), pourtant réduit à dix peu après la pause, et pour une fois sans solutions, la France a tout de même ramené l'essentiel du Maracana, mercredi, à savoir la première place du groupe E et la qualification pour les 8e de finale du Mondial où elle défiera le Nigeria.
Après deux victoires en deux rencontres et autant de festivals offensifs (8 buts inscrits, seulement 2 encaissés), les Bleus, largement remaniés pour l'occasion, ont trouvé à qui parler et ne sont pas parvenus à rééditer leurs prestations spectaculaires du début de tournoi dans le temple du football brésilien.
Mais qu'importe, le principal étant d'avoir bouclé en tête la première phase et d'avoir évité un affrontement forcément compliqué avec l'Argentine de Lionel Messi.
Place désormais aux matches à élimination directe et à ce rendez-vous contre les champions d'Afrique, le 30 juin à Brasilia. Une autre compétition va ainsi commencer, à l'issue toujours incertaine malgré le statut de favori des troupes de Didier Deschamps par rapport aux Nigérians. Cette équipe ne manque pas de certitudes et d'atouts à l'heure d'aborder les rencontres couperets, d'autant qu'elle récupérera son ossature, laissée au repos par le sélectionneur. Mais le nul concédé à Rio sonne comme un petit avertissement.
Le billet pour le prochain tour ne faisant quasiment aucun doute avant le coup d'envoi, Deschamps avait procédé à 6 changements par rapport à la formation qui avait laminé la Suisse (5-2), vendredi. Ce n'est pas faire injure aux remplaçants de dire que cela s'est vu, la qualité globale de la partie n'ayant pas spécialement fait honneur au Maracana, sur une pelouse elle aussi indigne de cette enceinte de légende.
Alors qu'ils avaient marché sur leurs précédents adversaires, les Bleus, soutenus par plus de 10.000 fans, ont trop gâché, à l'image de Karim Benzema, très peu sollicité et donc dans l'impossibilité d'inquiéter le portier équatorien, sauf sur un cadeau en or de son rival Olivier Giroud (84e), qui aurait pu trouver l'ouverture dans les arrêts de jeu sur une tête.
Benzema est resté muet
Le meilleur buteur français au Brésil (3 réalisations) a donc dû rendre une copie vierge, une première pour lui sous le maillot bleu sur les 6 dernières rencontres. Le carton rouge adressé à Antonio Valencia (50e) pour une semelle sur Lucas Digne, qui venait de tacler régulièrement, n'a pas non plus eu l'effet escompté, les Français n'étant jamais à l'abri d'un contre assassin.
Parmi les tauliers, l'infatigable Blaise Matuidi a été l'un des seuls à tenir son rang alors que Paul Pogba, de retour dans le onze de départ malgré le carton jaune reçu lors du premier match, a alterné le bon et le moins bon et a manqué la balle du KO sur une tête, seul au second poteau (72e). Une sale habitude pour le champion du monde des moins de 20 ans, annoncé comme la grande révélation de cette Coupe du monde et qui a encore du mal à entrer véritablement dans la compétition.
Il a clairement manqué de la justesse technique et un peu de créativité à cette équipe de France et la non-titularisation de Mathieu Valbuena, suppléé par le puissant Moussa Sissoko sur le côté droit de l'attaque, s'est clairement fait ressentir.
Morgan Schneiderlin (24 ans, 2 sélections), appelé à jouer les doublures au poste de sentinelle à la place de Yohan Cabaye, suspendu, a lui en revanche croqué à pleines dents dans sa première apparition au Mondial et n'a pas semblé intimidé par le gigantisme du Maracana.
Il faudra tout de même montrer autre chose contre le Nigeria pour s'en sortir et poursuivre l'aventure jusqu'aux quarts de finale, l'objectif avoué de la Fédération française de football. Mais les Bleus pourront alors compter sur toutes leurs forces vives.