Les producteurs alsaciens mènent des actions coup de poing pour protester contre les distributeurs qui privilégient selon eux les produits importés à bas coût. En signe de protestation, ils ont livré de force ce jeudi des tomates d'Alsace au supermarché Auchan de Strasbourg-Hautepierre.
Cet été, les producteurs vont récolter 1.000 tonnes de tomates en Alsace... Mais ils ne parviendront pas à tout vendre car un tiers de cette production seulement sera livrée aux hypermarchés de la région. Selon la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles et les Jeunes Agriculteurs d'Alsace, les grandes enseignent préfèrent commander des légumes premier prix en Espagne ou dans les pays du Maghreb. Dans un communiqué, ils expliquent : "Au lieu de mettre en avant la fraîcheur, la qualité et la traçabilité des produits alsaciens, les distributeurs préfèrent faire l’apologie du prix. Ils cassent les prix d’achat aux producteurs en prenant comme référence les produits importés à bas prix pour bénéficier des meilleures marges."
Ce jeudi, les agriculteurs ont donc mené une action coup d'éclat dans un hypermarché de Strasbourg-Hautepierre.
Arrivés avec un camion chargé d'une tonne de tomates d'Alsace que le magasin Auchan n'a pas commandé, une quinzaine d'agriculteurs ont procédé à une livraison "de force", car ils en ont marre de ne pas pouvoir écouler leur marchandise. "Les producteurs de Fruits et Légumes d’Alsace vendent à perte. Les marges des distributeurs restent quant à elles confortables : la salade achetée au producteur moins de 40 cts pièce est revendue jusqu'à 1 € !" précisent-ils.
Une fois arrivés au rayon "fruits et légumes", ils ont remplacé les tomates d'Espagne 1er prix par des tomates d'Alsace, qu'ils estiment meilleures.
Le chef de rayon a laisser passer l'orage. Même la police nationale, appelée à la rescousse, est restée discrète.
Ce genre d'opération est un travail de fond. Car à chaque action des agriculteurs, c'est l'image de la grande distribution qui est en jeu.... Et la bataille de la communication est au moins aussi importante que la bataille des prix...
"L’origine Alsace a une valeur, cela doit se retrouver dans le prix payé au producteur !" concluent les manifestants.