Il y a 12 ans, jour pour jour, le site de stockage de déchets ultimes Stocamine implanté à Wittelsheim fermait des suites d'un incendie. Le collectif Destocamine tenait à profiter de ce triste anniversaire ce mercredi pour faire le point sur le destockage de ces déchets.
Prévu depuis des mois, il n'a toujours pas commencé faute d'autorisations et sur les 44 000 tonnes de déchets, seuls 10% devraient être remontés, ce que dénonce également le collectif...
Le reportage de A-L. Herbet - E. Klein - A. Ahmed. Interviews : Yann Foly, collectif Destocamine - Alain Rollet, président de StocaMine
A la fin du mois d'août, le gouvernement a annoncé un nouveau scénario de retrait des déchets industriels du site de stockage Stocamine à Wittelsheim, plus ambitieux que le projet initial décrié localement pour ses risques environnementaux. Ouvert à la fin des années 1990 à 500 mètres sous terre dans une ancienne mine de potasse près de Mulhouse, Stocamine a connu en 2002 un incendie qui a interrompu son activité. Il constituait le seul centre de stockage en France des déchets les plus dangereux.
Après une dizaine d'années d'inaction, l'Etat avait opté fin 2012 pour un scénario de fermeture du site avec un enfouissement définitif des déchets, mais prévoyant le retrait préalable de plus de la moitié de la masse de mercure contenu dans les déchets mercuriels et arséniés. Ce projet a suscité une levée de boucliers tant de la part des élus locaux que de collectifs, pointant du doigt le risque de contamination de la nappe phréatique par les déchets voués à rester enfouis, et poussant le gouvernement à lancer une nouvelle concertation en 2013. "Pour tenir compte des attentes exprimées par les élus et la population", Mme Royal annonce dans son courrier, datant de début août, qu'elle demande désormais à l'exploitant de retirer "un maximum de déchets mercuriels et arseniés soit jusqu'à 93% du mercure contenu".
Ce nouveau scénario plus ambitieux devra cependant être doublé, par précaution, d'un projet "de repli" en cas de difficultés techniques, avec un retrait moindre mais "d'au moins 56% du mercure contenu dans les déchets", est-il précisé. Les déchets considérés comme les moins dangereux resteront enfouis et devront faire l'objet de mesures de confinement.