Rallier Paris à vélo pour réclamer des crédits, c'est l'initiative prise par des chercheurs de toute la France qui se retrouveront devant l'Assemblée Nationale d'ici 12 jours.
Le reportage de C. Poure - D. Walter - E. Horrenberger. Interview : Philippe Walter, directeur de recherches en biologie moléculaire - CNRS
Depuis vendredi
Le mouvement "Sciences en Marche", qui converge à pied ou à vélo sur Paris pour défendre la recherche, est parti vendredi de Toulouse, une des villes phares de la manifestation, a-t-on appris auprès d'un organisateur. "Une cinquantaine" de chercheurs, selon Olivier Berné, astrophysicien et membre du Comité de Toulouse, ont rallié Montauban, ville-préfecture du Tarn-et-Garonne, à près de quatre heures de distance au départ de la Ville rose. Montauban est une étape du trajet entamé le 26 septembre par les chercheurs de Midi-Pyrénées au départ du Pic du Midi (Hautes-Pyrénées).D'autres groupes ont pris la route ou s'apprêtent à le faire au départ de Montpellier, Marseille, Nantes, Strasbourg, entre autres, en direction de Paris pour l'atteindre le 17 octobre, à l'occasion de la fête de la science qui a commencé le 27 septembre pour s'achever le 18 octobre. Les participants n'effectuent qu'une partie du parcours à pied, à vélo ou encore en kayak. Mais quelques chercheurs ou enseignants-chercheurs veulent effectuer leur trajet dans son intégralité.
Toulouse est la première ville de province en terme de participation au mouvement, après Montpellier, avec "près de 300 inscrits", selon M. Berné. Jeudi, "entre 200 et 300" chercheurs y ont manifesté pour accueillir les participants venus du Pic du Midi, a-t-il précisé. Sur l'ensemble de la France, le mouvement rassemble "près de 4.000" chercheurs et enseignants-chercheurs. "Sciences en marche" a pour objectif de faire "cesser l'hémorragie et même de recruter des chercheurs et enseignants-chercheurs", de réformer le système d'attribution des crédits aux labos, afin de stopper "la mise en compétition" entre eux et "de faire reconnaître les doctorants", qui souffrent d'un manque de confiance au sein de la haute fonction publique ou des entreprises privées, explique M. Berné.