Cela fait quelques jours que la ministre de l'Ecologie n'en fait plus mystère : la centrale nucléaire de Fessenheim ne fermera peut-être pas en 2016, en dépit de la promesse faite par François Hollande lors de la campagne pour l'élection présidentielle. Ce mardi matin sur RTL, elle expliquait sa décision.
Les députés votent aujourd'hui le projet de loi sur la transition énergétique présenté par Ségolene Royal. Le texte prévoit le plafonnement de la part du nucléaire dans la production d'électricité en France à 50% à l'horizon 2025, au lieu de 75% actuellement. Pour tenir cet engagement, et en prévision de la mise en service de l'EPR de Flamanville en 2015 ou 2016, il faudra fermer deux réacteurs. Mais le choix de la centrale nucléaire de Fessenheim ne s'impose pas. Ségolène Royal est longuement revenue sur ce sujet ce matin sur RTL. Elle était interrogée par Jean-Michel Apathie.
La centrale nucléaire de Fessenheim est la doyenne des centrales française. Sa fermeture avant 2017 était une promesse de campagne de François Hollande. Cet engagement risque donc de ne pas être tenu. Pour Ségolène Royal, il ne s'agit pas d'un reniement, mais d'une décision de bon sens : la centrale de Fessenheim est certes la plus ancienne de France, mais elle ne serait pas nécessairement la plus dangereuse, ni la plus coûteuse. Le choix des réacteurs qui devront fermer en priorité est laissé à EDF, et à l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
Le projet de loi sur la transition énergétique a été voté en première lecture cet après-midi à l'Assemblée Nationale par 314 voix pour (socialistes, radicaux de gauche, écologistes), 219 contre (UMP et Front de Gauche), 32 abstentions ( UDI). La fermeture de la centrale de Fessenheim d'ici 2016 n'est pas inscrite dans la loi, elle n'est pas actée, elle n'est même plus prioritaire.
La réaction de Charles Buttner