Le Premier ministre s'est exprimé ce mardi devant le Sénat qui examine en deuxième lecture le projet de loi sur la réforme territoriale. Manuel Valls a marqué sa préférence pour une France à 12 régions (sans la Corse), c'est à dire à l'Alsace fusionnée avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne.
Le Premier ministre Manuel Valls s'est dit favorable mardi devant les sénateurs à la carte à 13 régions votée à l'Assemblée, alors qu'une commission du Sénat en a proposé la semaine dernière 15 régions.
"Nous avons besoin de clarté et à mon sens, la carte votée à l'Assemblée nationale a ce mérite", a souligné le Premier ministre avant le début de l'examen en deuxième lecture du projet de carte. "Je vous laisse en débattre. Mais 12 régions hexagonales, quel changement!" s'est-il exclamé, en ne comptant que les seules régions continentales, hors Corse et outremer. La commission spéciale du Sénat chargée de la réforme territoriale a modifié la carte des régions dessinée par l'Assemblée nationale, proposant notamment de laisser à part la région Alsace.
La carte administrative de la France devrait, de son côté, "tenir compte des spécificités locales", a estimé M. Valls. "La France est une et indivisible mais la vision d'une France uniforme avec des territoires identiques est dépassée", a-t-il dit. "Un territoire rural, par exemple, ne fait face ni aux mêmes réalités ni aux mêmes défis qu'une métropole. C'est pourquoi je me suis engagé auprès des élus de montagne, des élus des territoires ruraux, à adapter la réforme territoriale aux spécificités de leur territoire", a-t-il déclaré devant les sénateurs. M. Valls a aussi souligné qu'il fallait veiller à ce que les territoires "ne soient ni abandonnés à leur sort, ni privés de chances de développement".
"Le premier objectif de cette réforme, c'est de renforcer tous les territoires (...) mais tout en veillant à ce que les territoires fragilisés ne soient ni abandonnés à leur sort, ni privés de chances de développement", a-t-il dit. En ce qui concerne les régions, il s'est déclaré "favorable" à de "nouveaux transferts de compétence" de l'Etat vers elles "en matière de développement économique et d'accompagnement vers l'emploi". "La revue des missions de l'Etat engagée par Bernard Cazeneuve et Thierry Mandon doit nous y aider", a-t-il précisé.