Les députés ont repris ce mardi soir en seconde lecture le puzzle très discuté de la réforme territoriale avec une carte à 13 régions qui ne devrait plus bouger. La Champagne-Ardenne devrait finalement se marier avec la Lorraine et l'Alsace.
Sur les 200 amendements qui seront débattus ce mardi soir dans l'hémicycle, une soixantaine portent à nouveau sur le premier article du texte, celui qui redessine les 22 régions actuelles de métropole et qui a déjà connu nombre de réécritures.
Le gouvernement avait présenté au printemps une première carte à 14 régions, supprimée par le Sénat en première lecture puis rétablie mais à 13 régions par l'Assemblée en juillet. En seconde lecture fin octobre, le Sénat a porté cette carte à 15 régions, mais les députés sont revenus en commission sur ces modifications la semaine dernière à l'initiative du groupe socialiste en fusionnant de nouveau l'Alsace avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne, ainsi que le Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées.
Opposition vive en Alsace
En séance, les députés mécontents tenteront à nouveau d'infléchir la carte par des amendements "régionaux" qui traversent les groupes politiques.Prenant exemple sur la Bretagne, qui a réussi à rester seule, les députés d'Alsace, principalement UMP, relayeront l'opposition particulièrement vive chez eux à une grande région avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne.
Mais le groupe majoritaire s'opposera à ces modifications. "Je suis convaincu que l'Alsace ne perdra pas son âme et sa force dans une région plus vaste, que Strasbourg ne sera pas moins forte comme capitale d'une grande région, comme capitale européenne ", a renchéri le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à l'ouverture des débats.
Le gouvernement veut en effet des régions de taille comparable aux régions allemandes ou italiennes, afin qu'elles soient des moteurs de développement
économique.
Voir l'interview de de Jean-Paul Bachy, Président du conseil régional de Champagne-Ardenne dans le 12/13 de ce mercredi 19 novembre
Vote solennel le 25 novembre
Les députés devraient achever mercredi soir la seconde lecture de ce texte, qui prévoit aussi de repousser les régionales de mars à décembre 2015.Pour le vote solennel le 25 novembre, une grande majorité de l'UMP et le Front de gauche devraient voter contre, comme en première lecture. Les radicaux de gauche et l'UDI s'étaient eux partagés.
Deux jours plus tard, députés et sénateurs tenteront de trouver un compromis en commission mixte paritaire. En cas d'échec (probable), le texte repartira pour une nouvelle lecture à l'Assemblée puis au Sénat avant une adoption définitive avant Noël par l'Assemblée, qui a le dernier mot.
Il sera alors temps de débattre du second volet de la réforme territoriale, qui renforcera les compétences de ces grandes régions et des intercommunalités au détriment des départements, dont la suppression n'est cependant plus envisagée par le gouvernement.