Réunis en séance pleinière, les membres du conseil économique, social et environnemental de Lorraine ont débattu vendredi 28 novembre 2014 de la pertinence d'une consultation des lorrains sur la gare TGV-TER de Vandières (54), voulu par Jean-Pierre Masseret. Une consultation rejeté à la majorité.
Réunis en séance pleinière pour leur état des lieux annuel sur la situation économique et social de la Lorraine, les membres du conseil économique, social et environnemental de Lorraine vont débattre ce vendredi 28 novembre 2014 de la pertinence d'une consultation des lorrains sur la gare TGV-TER de Vandières (54). Une consultation voulue par Jean-Pierre Masseret le président PS du conseil régional de Lorraine et annoncée, si elle a lieu, le 1er février 2015.
Mais l'information est tombée en début de séance : même si désormais le financement de cette gare est enfin trouvé, le CESE Lorraine rend un avis défavorable à cette consultation des lorrains. Entre les lignes, cela signifie que, même s'ils l'ont toujours soutenu, les socio-professionnels enterrent ce projet de gare TGV-TER qui est supposée remplacer l'actuelle gare TGV d'interconnexion de Louvigny. (Voir notre dossier complet).
Et cela même si Jean-Pierre Masseret, dans un passage éclair dans l'hémicycle et refusant tout débat avec les socio-professionels les a d'ailleurs exhorté à redire qu'ils étaient pour cette gare de Vandières.
Mais si tous ont choisi pendant le débat de redire que leur avis ne portait pas sur la construction de la gare mais bien sur la consultation demandée par Masseret, l'un d'entre eux, Jean Arnould (Medef), vice président du CESE Lorraine, président de la commission Économie Innovation Recherche, a finalement dit tout haut ce que nombre d'entre-eux confessent en off : Oui ils étaient pour Vandières il y a quelques années, mais la question de la pertinence économique du projet aujourd'hui doit être posée.
Notamment parce qu'aucun avenir clair n'existe pour Louvigny, le projet de fret ferroviaire à grande vitesse n'étant pas convaincant mais également car les aménagements (routes, parking, gestion de la zone innondable, etc.) ne sont pas évoqués dans le chiffrage actuel de 120 millions d'euros.
"Je pense qu'il est légitime de réévaluer la pertinence des choix et de les adapter si nécessaire." Jean Arnould (Medef), vice président du CESE Lorraine.
Les raisons de l'avis négatif du CESE Lorraine
Elles sont au nombre de quatre :- Cette consultation de plus -alors qu'il y en a déjà eu et que des décisions politiques sont actées depuis 14 ans- n'a pas d'intérêt en terme de légitimité
- Le moment de la consultation sur cette nouvelle dépense est mal choisi : la situation économique actuelle risque de provoquer une réponse négative
- Coupler la construction de Vandières et la reconversion de l'actuelle gare fonctionnelle de Louvigny -reconversion dont on ne sait rien de concret- dans la question posée risque de provoquer un débat caricatural
- Cette consultation risque une nouvelle fois de diviser Les lorrains dans une période où ils ont plus que jamais besoin d'être unis et de se montrer unis.
Autres interrogations : le nombre de lorrains qui s'exprimeraient lors de cette consultation sera-t-il représentatif de l'avis général ? A quel pourcentage par exemple est placé la barre de la légitimité ?
La fin de Vandières ?
Cet avis défavorable rendu par le CESE Lorraine est un coup dur pour Jean-Pierre Masseret, qui a notamment mis l'accent sur la construction de cette infrastructure depuis son élection au CRL en 2004, et tous les défenseurs de la gare de Vandières, une gare qu'ils espèrent depuis 1999.La consultation se fera-t-elle? Logiquement oui puisque Jean-Pierre Masseret dispose d'une majorité qui le suivra en séance ce vendredi après-midi.
Bonus :
Retrouvez le dessin de KAT sur ce dossier dans son blog A grands traits pour France 3 Lorraine : cliquez sur ce lien.