D'ici au 1er janvier 2015, comme tous les établissements accueillant du public, les cabinets médicaux devront être aux normes d'accessibilité. Des aménagements qui parfois vont s'avérer difficiles et coûteux.
C'est la loi sur le handicap du 11 février 2005 qui le stipule : tous les établissements recevant du public en France devront répondre à des normes d'accessibilité pour les personnes handicapées. L'accessibilité concerne une large population : handicapés moteur, auditif, visuel, mental, psychique, cognitif mais aussi personnes âgées, personnes avec des problèmes de santé, personnes désavantagées par leur taille, personnes avec charges, poussettes…
Parmi les bâtiments concernés, les cabinets médicaux. Dans certains cas, l'aménagement nécessaire sera difficile.
Les locaux des professionnels de santé : réussir l’accessibilité
Dans ce cabinet de Bar-le-Duc, tout va bien. Le bâtiment qui accueille 4 praticiens est aux normes depuis une dizaine d'année. Entrée abaissée, rampe mise en place, paliers, ascenseur, toilettes adaptées... Les locaux étaient récents et donc les aménagements ont été possibles.
Les établissements publics (administration, culture…) peuvent eux bénéficier d'aides financières, or les professions libérales doivent supporter la totalité des charges. En octobre 2013, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) précisait bien que les médecins n'étaient pas contre ces mises aux normes mas réclamait une aide financière.
Pas d'argent mais du temps
Concernant la loi de 2005, le gouvernement a du se rendre à l'évidence, l'objectif de 100 % en 2015 ne sera pas atteint dans les établissements, qu'ils soient publics ou privés. En février 2014, le premier ministre a donc mis en place de nouvelles mesures dont "l'agenda d'accessibilité programmé".
Chaque établissement ou professionnel qui ne sera pas aux normes au 1er janvier 2015 pour des raisons techniques peut s'engager sur un calendrier précis des travaux à réaliser et dispose ainsi d'un délai de mise en œuvre pouvant aller de 3 à 9 ans supplémentaires, au grand dam de l'Association des Paralysés de France notamment et qui pour protester a mis en place un site internet spécifique et revendicatif ainsi qu'une pétition qui le 4 décembre 2014 recueillait près de 229 000 signatures.
L'APF réclame le respect de la loi, soulignant que "la France possède l’un des meilleurs systèmes de santé au monde, mais que celui-ci demeure inaccessible aux personnes en situation de handicap. Aujourd’hui en France, le libre choix de son médecin traitant, de son ophtalmologiste, de son gynécologue ou de son dentiste n’existe pas pour les personnes en situation de handicap !"
A consulter : le baromètre de l'accessibilité de l'APF
Baromètre APF de l’accessibilité 2013
A voir : le reportage à Bar-le-Duc d'Antoine Delcourt et Jean-Philippe Tranvouez :