Pour protester contre la fusion de l'Alsace avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne, Charles Buttner (UMP), président du Conseil général du Haut-Rhin, a appelé les communes du département à faire retentir tocsins et sirènes mardi, à la veille du vote du projet de loi à l'Assemblée nationale.
Le président du Conseil général du Haut-Rhin, Charles Buttner (UMP), a lancé un appel aux maires du département, dans un courrier que s'est procuré l'AFP. Dans ce courrier daté de vendredi, M. Buttner, farouche opposant au projet de loi sur la réforme territoriale, propose aux maires du Haut-Rhin, de participer à "une action symbolique de protestation à la veille de l'ultime vote du texte par l'Assemblée nationale, en faisant retentir le tocsin ou la sirène, le 16 décembre à 18 heures dans (leur) commune".M. Buttner indique par ailleurs qu'il soumettra "très prochainement" au Conseil général une "motion en vue d'un référendum ou d'une consultation qui solliciterait l'avis des Alsaciennes et des Alsaciens sur l'intégration de leur région au sein de la grande région Alsace-Lorraine-Champagne Ardenne". "Je ne saurais, pour ma part, me résoudre à accepter, sans broncher, de voir notre Alsace ainsi disparaître, noyée dans cette méga région sans cohérence", explique l'élu UMP. Il entend relayer des revendications, qu'il estime "légitimes", émanant "d'acteurs issus de la classe politique, de la société civile et de mouvements associatifs" qui appellent à la "résistance" contre la réforme territoriale.
Le député-maire d'Altkirch (Haut-Rhin) Jean-Luc Reitzer (UMP), opposé à la réforme territoriale, s'est déclaré favorable à cet appel. Interrogé par l'AFP, il a indiqué que sa commune se joindra à cette action, assurant que les sirènes retentiront "dans le sud de l'Alsace", dans cette partie appelée le Sundgau. "Si nous pouvons de manière républicaine montrer notre opposition en faisant sonner les sirènes, je suis tout à fait d'accord", a commenté M. Reitzer. "Ce sera tout un symbole", a-t-il ajouté. "En tant que parlementaires nous avons fait tout ce qui était possible. Nous avons averti le gouvernement des risques de faire renaître (en Alsace) de vieux démons et d'attiser les extrêmes", a expliqué l'élu UMP.
Cette action symbolique de mardi fait suite à une manifestation anti-fusion, samedi à Strasbourg devant le Parlement européen, qui a réuni quelque 1.600 personnes selon la police (8.000 selon les organisateurs) pour protester contre la nouvelle carte des régions et réclamer un "référendum" pour l'Alsace.
La petite ville d'Altkirch a déjà répondu présent.