Médecins urgentistes, spécialistes et généralistes seront en grève à partir du 22 décembre, pendant la période des fêtes de fin d’année. Les urgentistes seront les premiers à cesser le travail lundi.
Plus que toute autre année, pour les fêtes de 2014, il faudra prendre garde à ne pas se blesser ou prendre froid. L’Association des médecins urgentistes a appelé à une grève illimitée à partir du lundi 22 décembre et table sur une mobilisation massive avec "80% de grévistes".
Les urgentistes dénoncent leurs conditions de travail et réclament la réduction de leur temps de travail à 48 heures hebdomadaires, contre une soixantaine actuellement, ainsi que la valorisation de leurs heures supplémentaires et l'harmonisation des rémunérations pour les gardes. Des revendications qui n'"ont rien à voir" avec la loi santé, et que "soutiennent" des intersyndicales hospitalières.
"C'est un coup de gueule des médecins de l'hôpital public qui en ont marre de répondre présents à chaque crise sanitaire, que ce soit les mouvements de grève des libéraux, la canicule ou je ne sais quoi encore", explique Yves Rébufat, président du syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs (SNPHAR-E).
Généralisation du tiers payant
Les médecins libéraux doivent également faire grève à partir de mardi. Pour eux, il s'agit de protester contre le projet de loi de la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Dans le collimateur des médecins, certains points, comme la possibilité pour les pharmaciens de vacciner les patients ou la généralisation du tiers payant d'ici 2017 (dispense d'avance de frais), dont les contraintes techniques font craindre des retards de paiement.
Mais "la loi santé n'est qu'un chapitre du mécontentement des généralistes", selon Claude Leicher, président de MG France, mécontent de s'être vu opposer "une fin de non-recevoir" sur la revalorisation de la consultation à 25 euros, l'une des principales revendications des généralistes.
Malgré ces deux grèves, Marisol Touraine a assuré que les patients "trouveront à se faire soigner" pendant les fêtes. Le ministère aurait pris les précautions nécessaires au niveau des Agences régionales de santé pour réquisitionner les médecins en fonction des besoins. Le projet de loi santé, qui devait être examiné par le Parlement fin janvier, a été reporté au mois d’avril.
