Un homme diagnostiqué Alzheimer par erreur pendant 10 ans

Pendant dix ans, un homme a été traité, à tort, contre la maladie d’Alzheimer à la suite d’un diagnostic médical réalisé en 2004 au CHU de Nancy.

"Avoir Alzheimer lorsqu'on n'a qu'une quarantaine d'années (...), je l'ai ressenti comme une catastrophe. Je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose pour ne pas être un légume ni un poids." René, diagnostiqué à tort alzheimer en 2004, s’est confié sous couvert d’anonymat au Républicain Lorrain qui a dévoilé l’affaire samedi 20 décembre.

Il y a dix ans, René souffrait de "brèves pertes de mémoire", a-t-il raconté au quotidien : "Les noms, les dates… j’avais des vertiges aussi. J’étais fortement déprimé, à l’époque, par ces problèmes. On a d’abord consulté à l’hôpital de Marange-Silvange."

Le CHU de Nancy lui faire alors passer des tests. Déclaré malade d’Alzheimer, il perd son travail et commence à vivre reclus chez lui, consommant une quantité de médicaments avec des effets secondaires redoutables. "Etat dépressif, vomissements, nausées, problèmes de mémoire...", son avocat, Me Jean-Christophe Duchet, énumère les effets secondaires de ces traitements.

Selon Le Républicain Lorrain, l’hôpital lui fait subir chaque année les mêmes tests. Le bilan reste le même mais son état ne se détériore pas. En 2012, le neurologue qui suit René part à la retraite et sa remplaçante "stoppe les traitements". Deux ans plus tard, l’erreur est révélée. Les absences de René étaient liées à "d’anciens traumatismes crâniens".

"Dix ans d’angoisse"

"Ce qui est dramatique c'est qu'un homme a été soigné pendant dix ans pour Alzheimer, avec toutes les conséquences socio-professionnelles que cela implique (...). Il a perdu dix ans de sa vie, dix ans d'angoisse", souligne l'avocat, interrogé par l’AFP.

Me Duchet doit saisir un juge administratif pour solliciter une expertise judiciaire. Pour lui, "la question maintenant [est] de savoir si cette erreur de diagnostic était admissible ou pas".

A la suite d'une procédure de conciliation avec le CHU de Nancy, l'hôpital a expliqué qu'"en l'état des connaissances en 2004 on ne pouvait pas faire autrement que de poser le diagnostic d'Alzheimer", a rapporté Me Duchet. "En dix ans les données médicales ont considérablement évolué sur cette maladie", a-t-il alors pointé, s'étonnant que sur toute cette période le diagnostic n'ait pas été remis en cause alors que l'état de René ne s'aggravait pas.

Le CHU de Nancy a déclaré à l’AFP qu’il lui était impossible de s’exprimer sur le sujet avant que les résultats de l’expertise judiciaire ne soient disponibles.
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