Robert Hermann, président de la Communauté urbaine de Strasbourg, a annoncé ce mardi l'arrivée de 170 militaires supplémentaires pour protéger les lieux sensibles de la ville, dans le cadre du plan antiterroriste Vigipirate.
Il a également indiqué que le service de déminage était intervenu à sept reprises lundi, à chaque fois pour de fausses alertes.
L'nterview de René Gutmann, grand Rabbin de Strasbourg
L'armée déployée en force sur le territoire national après les attentats (AFP)
L'armée, déjà fortement impliquée sur les théâtres d'opérations extérieurs, va déployer des moyens sans précédent -soit 10.000 hommes au total d'ici à mercredi- pour assurer la sécurité du territoire national après la série d'attentats qui ont semé l'effroi en France. Le président François Hollande "a demandé aux forces armées de participer à la sécurité des points sensibles du territoire", a déclaré le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l'issue d'une réunion sur la sécurité intérieure à l'Elysée, en évoquant "l'ampleur des menaces" pesant toujours sur le pays. "Nous avons décidé, avec le chef d'état-major des Armées (le général Pierre de Villiers), de mobiliser 10.000 hommes" dans le cadre du plan antiterrorisme Vigipirate, a-t-il poursuivi. "C'est la première fois qu'une mobilisation (militaire) de cette ampleur (intervient) sur notre territoire".
Le déploiement, entamé dès le lendemain des attentats, va donc se poursuivre à un rythme accéléré. Le nombre de militaires, qui était de 2.000 dimanche soir sur le terrain, passera ainsi à 5.400 lundi soir, 8.500 mardi et 10.500 mercredi, a-t-on précisé dans l'entourage du ministre. Il sera alors supérieur à celui des soldats déployés en opérations extérieures (8.500), en Afrique ou au Moyen-Orient, pour lesquelles l'armée française, sous forte pression budgétaire, fournit déjà un effort conséquent avec des moyens contraints. "Les armées seront alors engagées à même hauteur dans la +défense de l'avant+ (théâtres étrangers) et la sécurité intérieure, c'est exceptionnel", relève le porte-parole de l'état-major, le colonel Gilles Jaron. (...)
Les soldats font généralement des missions Vigipirate de 15 jours. Aucune durée n'a encore été fixée pour le déploiement actuel. Ce déploiement est en outre inédit depuis la professionnalisation des armées en 1996, les Français ayant été habitués pendant des décennies à voir les appelés du contingent monter en première ligne lors de catastrophes naturelles ou de missions de surveillance. Des soldats, déployés hier en Afghanistan, au Mali ou en Centrafrique, sont désormais postés sous la Tour Eiffel et dans les lieux publics de forte affluence et devant des sites sensibles, gares, écoles juives ou musées, à Paris et d'autres grandes villes.
Près de 5.000 policiers et gendarmes ont aussi été mobilisés lundi pour protéger les 717 écoles et lieux de culte juifs de France, alors que "la traque se poursuit" pour retrouver au moins un complice des auteurs des attentats de Paris. Les militaires mobilisés pour Vigipirate proviennent essentiellement
des forces terrestres. Leur déploiement est géré comme une opération militaire classique, sous commandement unifié, en coordination avec le ministère de l'Intérieur. S'y ajoute le dispositif permanent de protection du territoire national, soit 1.500 hommes de l'armée de l'Air et de la Marine engagés dans la sûreté aérienne et la surveillance maritime.