A l'issue de leur présentation au juge d'instruction de Saverne, ils ont été mis en examen pour "profanation ou violation de sépultures et de monument édifié à la mémoire des morts en raison de l'appartenance des défunts à une religion". Ils ont quitté le tribunal de Saverne tard mercredi soir.
Tous les jeunes impliqués dans cette affaire ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre à Sarre-Union, interdiction d'entrer en contact les uns avec les autres, obligation de suivre une scolarité ou une formation professionnelle.
"Malgré les dénégations des intéressés, la connotation et le mobile antisémites de leur comportement apparaissent désormais clairement" au vu des éléments recueillis par l'enquête, a précisé le procureur Philippe Vannier, lors d'un point de presse. Interpellés lundi après que l'un d'eux se soit rendu de lui-même à la gendarmerie, effrayé par le retentissement médiatique de l'affaire, les cinq garçons, âgés de 15 à 17 ans, ont "tous reconnu leur participation aux dégradations", a indiqué le procureur.
"Ils continuent d'affirmer qu'ils ne se sont pas sentis antisémites", mais leur comportement a montré qu'un "fond d'antisémitisme était à l'oeuvre", selon Philippe Vannier : les adolescents ont ainsi décrit des "gestes et paroles révélatrices", comme des "saluts nazis", des crachats sur des symboles juifs, ou encore "sales juifs", "sale race", "Heil Hitler" et "Sieg Heil".
Il a précisé avoir requis une information judiciaire pour "profanation et violation de sépultures en raison de la religion des défunts" et "dégradations de biens" en réunion.
Josianne Bigot, a fondé en 1990 l'association Thémis, une association d'accès au droit pour les enfants et les jeunes, alors qu'elle était magistrate à Strasbourg. Invitée du journal ce jeudi midi sur France 3 Alsace, elle a rappelé en quoi consistaient précisément ces mesures de placement.