Le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a fait un lien dimanche entre la profanation du cimetière juif de Sarre-Union et le vote Front national dans cette ville où le FN a recueilli plus de 40% des voix aux municipales.
Selon lui, "il faut bien comprendre qu'à partir du moment où l'on stigmatise tel ou tel dans la vie, dans la société, eh bien, ça se termine comme ça". Les suspects mis en examen pour ces profanations sont des jeunes "qui ne sont pas issus de banlieues, qui sont, on vient de le dire, d'un petit village en Alsace, où, certes, le Front national fait 45%", a ajouté le patron du PS.
Le responsable du FN dans le Bas-Rhin, Laurent Gnaedig, a vivement réagi dimanche à ces déclarations, qu'il a qualifiées de tentative de "récupération nauséabonde" de la part des socialistes. Selon M. Gnaedig, la thèse d'un lien entre la profanation et le vote FN est d'autant plus irrecevable que, selon une enquête publiée jeudi par le Monde, l'un des cinq profanateurs présumés, mis en examen mercredi, était "un anti-fasciste connu pour sa détestation du Front national".
Dès le jour de la découverte de la profanation, le 15 février, le député PS du Bas-Rhin Philippe Bies, avait évoqué sur Twitter un lien avec le vote FN à Sarre-Union. "C'est sans doute une coïncidence mais le FN a fait près de 41% aux dernières municipales à Sarre-Union", avait-il twitté. Cette déclaration devrait conduire l'élu socialiste à démissionnier, a affirmé dimanche M. Gnaedig. "Un procès sera lancé" contre M. Bies, avait également promis mardi, via Twitter, le trésorier du FN Wallerand de Saint Just. Lors des municipales de mars 2014, le jeune candidat du Front national à Sarre-Union, Baptiste Pierre, avait obtenu 40,62% des suffrages au premier tour, devancé par le candidat divers droite, Marc Séné, élu d'emblée.