Un salarié de Sanofi s'est suicidé sur un site du groupe à Strasbourg

Un salarié de Sanofi s'est suicidé il y a près d'une semaine sur son lieu de travail à Strasbourg, provoquant une vive émotion parmi ses collègues, dont certains mettent en cause les restructurations permanentes dans le groupe.

Ce collaborateur a été retrouvé inanimé mercredi dernier dans son bureau par des collègues et il est ensuite décédé à l'hôpital où il avait été transporté, a indiqué à l'AFP une porte-parole du groupe pharmaceutique, confirmant des informations de source syndicale. 

Le reportage de A. Bucur - V. Arnould - X. Chatel. Interview : Véronique Roujean, déléguée syndicale CGT Sanofi

Ce cadre d'une quarantaine d'années du site de recherche strasbourgeois, qui emploie une soixantaine de personnes, avait avalé du cyanure, a précisé une source syndicale. 

"Notre attention se porte vers ses collègues et ses proches", a dit la porte-parole du groupe, indiquant qu'une cellule d'accompagnement psychologique avait été mise en place ainsi qu'un numéro vert. Le salarié avait laissé sur son bureau une lettre, remise à la police dans le cadre d'une enquête en cours, a précisé la direction, jugeant prématuré de se prononcer sur un lien entre le geste du salarié et son travail. Selon une collègue du salarié, qui l'a retrouvé inanimé, il "donnait des signes" de souffrance au travail. "Plusieurs PV de CHSCT et des expertises font état d'une souffrance au travail sur ce site", a dit à l'AFP Annie Clauss, déléguée CGT du personnel.

"Des choses laissent à penser qu'il y a un lien", a également estimé une autre collègue, amie du défunt. "Depuis 2009, on enchaîne les réorganisations et on ne peut pas ignorer les effets que cela peut avoir sur les salariés", a-t-elle ajouté. "Il y a une situation de stress permanent au sein de Sanofi, en particulier au sein de la recherche", a dit à l'AFP Thierry Bodin, délégué central CGT chez Sanofi, évoquant "plusieurs cas de suicides" ces dernières années. Le poste du salarié "n'était pas impacté" par les réorganisations en cours, a précisé la direction. Selon ses collègues, il avait choisi de rejoindre prochainement une nouvelle unité du groupe à Lyon.

"Nous demandons une communication interne de la direction générale sur ce suicide", a dit Mme Clauss, indiquant qu'une minute de silence avait été observée lundi sur différents sites en France. La direction a estimé, de son côté, avoir communiqué "de manière respectueuse vis-à-vis de notre collaborateur, de ses proches et de l'ensemble de ses collègues dès jeudi matin à Strasbourg" et précisé qu'il y avait eu "des actions d'information" ailleurs en France.
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