Un ancien contrôleur SNCF a été condamné à 8 ans d'emprisonnement mardi soir par la cour d'assises des Vosges à Epinal, reconnu coupable du viol d'une passagère d'un train en 2008, pour lequel il avait déjà été condamné deux fois.
Jean-Michel Ancel, 61 ans aujourd'hui, avait toujours affirmé que la relation était consentie. Les faits avaient eu lieu le 17 juillet 2008, dans un train Lyon-Strasbourg, où M. Ancel, alors à trois mois de la retraite, était le seul contrôleur à bord. La partie civile, 22 ans au moment des faits, affirme que le contrôleur l'a violée dans un compartiment où il l'avait entraînée. Marié et père de famille, l'accusé a en revanche constamment soutenu que la jeune femme l'avait masturbé sans qu'il ait eu besoin de la forcer.
Bien que son empreinte génétique ait été retrouvée dans le vagin de la victime, il a toujours réfuté toute pénétration, en contestant la qualité des prélèvements réalisés par les experts, aux conclusions parfois contradictoires. Jean-Michel Ancel "est ici pour son honneur. Il est ici pour prouver qu'il est accusé à tort. Et si c'était vrai?", avait lancé aux jurés l'avocat de la défense, Me Eric Dupond-Moretti, alors que son client comparaissait libre. La défense avait également pointé des changements dans la version des faits selon la victime.
Une experte psychologue, qui avait examiné l'accusatrice après les faits, avait notamment décrit "une jeune femme en désarroi, avec un tableau traumatique crédible", mais "qui peut aussi avoir recours à l'imaginaire pour contourner ses difficultés". L'ancien contrôleur SNCF avait déjà été condamné à 8 ans d'emprisonnement par la cour d'assises du Bas-Rhin à Strasbourg en 2010, puis à 6 ans d'emprisonnement lors de son procès en appel, devant les assises du Haut-Rhin à Colmar en 2012.
Mais en décembre 2013, la Cour de cassation avait annulé cette seconde décision, au motif que, lors du procès, la présidente de la cour d'assises n'avait pas donné lecture exhaustive des éléments à charge et à décharge qui pesaient contre l'accusé, et qu'elle avait omis de faire part des motivations qui avaient conduit à sa première condamnation.