La "police des polices" a été saisie à Mulhouse après la mort d'un Bosniaque de 28 ans lors d'une interpellation, en marge d'une altercation nocturne, a-t-on appris vendredi auprès du parquet.
L'Inspection générale de la police nationale devra "déterminer ce qui s'est exactement passé" dans la nuit de jeudi à vendredi devant une clinique de Mulhouse. "Cela reste un décès lors d'une interpellation et il faut faire la lumière" sur les événements, a souligné le procureur de la République à Mulhouse, Dominique Alzéari. La nuit des faits, une patrouille de police secours avait été dépêchée devant la clinique du Diaconat-Roosevelt au centre-ville de Mulhouse, quatre Bosniaques - qui avaient pris part auparavant à une fête très alcoolisée - faisant du tapage devant les portes de l'établissement, selon le magistrat.
L'un d'eux s'était blessé en se coupant à un bras avec du verre et les hommes se sont mis en colère devant les portes fermées de la clinique, qui n'assure pas de service d'urgence. Lorsque les policiers sont arrivés, ils auraient été pris à partie et ont subi des coups, puis ont fait usage de gaz lacrymogène, selon le procureur. Ils ont finalement réussi à maîtriser les deux hommes les plus virulents, dont le blessé. Ce dernier, au sol, aurait alors fait un malaise mortel, malgré l'intervention des pompiers.
"Pour l'instant, les circonstances exactes de la mort n'ont pu être déterminées", a indiqué M. Alzéari, précisant que le corps de la victime devait être autopsié. "Il faut s'assurer que les policiers étaient dans leur rôle. C'est une affaire malheureuse, mais sérieuse et des investigations complètes seront menées en toute transparence", a-t-il ajouté.