En 1991, Anaïs, une fillette mulhousienne âgée de 10 ans, avait été retrouvée morte, étranglée, trois mois après sa disparition. Vingt-quatre ans après les faits, le dossier vient d'être rouvert, grâce à l'opiniâtreté de Thierry Moser, l'avocat du père de la victime.
A la suite d'une nouvelle demande de l'avocat mulhousien, le procureur de la République de Mulhouse, Dominique Alzéari, a officiellement décidé de rouvrir une information judiciaire fin mars. L'affaire a été transmise au juge d'instruction toujours en charge du dossier, 24 ans après la découverte du corps de l'enfant, le 21 avril 1991, derrière un
mur de soutènement au col du Bussang (Vosges), confirmant des informations de la presse locale.
Le reportage de D. Siedlaczek - N. Meyer - A. Ahmed. Interview : Me Thierry Moser, avocat de Patrick Marcelli, père d'Anaïs
"J'ai des éléments nouveaux d'ordre factuel que je ne peux dévoiler pour ne pas gêner le déroulement des investigations", a indiqué Me Thierry Moser. "La science génétique a fait de très gros progrès. Ces progrès pouvant constituer l'élément nouveau requis par la loi pour autoriser la réouverture", a-t-il ajouté. Francis Heaulme, Christian Van Geloven, Michel Fourniret, Jean-Pierre Treiber ou même Marc Dutroux: au fil de l'instruction, plusieurs noms de criminels sont apparus dans la procédure.
Un chauffeur routier néerlandais, qui purgeait une peine de 20 ans de réclusion pour les meurtres de trois enfants en Allemagne et en Hollande, avait un temps été soupçonné, après s'être vanté devant un codétenu d'avoir tué une fillette à Mulhouse. Après ses aveux, une nouvelle information judiciaire avait été ouverte en 2001, mais le suspect n'avait pu être entendu par le juge en charge du dossier car il était décédé en prison en septembre de la même année. Des vérifications avaient par ailleurs écarté qu'il puisse être le meurtrier de la petite Anaïs.
Anaïs Marcelli, 10 ans, avait disparu le 14 janvier 1991 sur le chemin de retour de l'école à Mulhouse. Elle avait été retrouvée morte trois mois plus tard au Col de Bussang à la frontière entre le Haut-Rhin et les Vosges. L'auteur des faits n'a jamais été retrouvé. La fillette avait disparu vers 18 heures sur le chemin qui séparait son école du domicile de ses parents distants d'à peine plus de 300 m. A l'époque, d'importants moyens avaient été mis en place pour tenter de retrouver la petite fille notamment des battues en forêt et même l'intervention de médium ou encore de sourcier. Son corps avait été découvert trois mois après sa disparition sous un tas de pierres par des promeneurs.
Selon des sources proches du dossier, l'affaire Anaïs intéresse déjà depuis plus d'un an les enquêteurs de l'antenne mulhousienne de la Direction interrégionale de la Police judiciaire (DIPJ) de Strasbourg. Les enquêteurs pourraient notamment s'intéresser à la piste de l'entourage proche de la victime, longtemps évoquée. Ils pourraient se pencher prochainement sur des scellés datant de l'époque, et réexaminer l'affaire à la lueur de nouveaux témoignages.